La relation industrielle franco-britannique a connu de réels succès, notamment pour les missiles avec MBDA, mais aussi des déconvenues cuisantes, malgré les promesses politiques. De plus, le Brexit risque d’avoir, à terme, des conséquences non négligeables et déplorables. Les projets Scaf et Tempest auraient intérêt, à défaut de fusionner, de trouver des convergences.
La relation industrielle franco-britannique à l’heure du Brexit
The Franco-British Industrial Relationship at Brexit
The Franco-British industrial relationship has seen a number of genuine successes, particularly in the field of missiles with MBDA, but also some bitter failures despite all political promises. Moreover, Brexit may well lead to longer-term, significant and highly undesirable consequences. It would be to the interest of the FCAS and Tempest projects to find some convergence even if they cannot actually merge.
Il y a quatre ans, au lendemain du référendum ayant décidé du sort du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union européenne (UE), j’écrivais que la relation bilatérale franco-britannique serait peu touchée par le Brexit (1). Quatre ans plus tard, j’avoue être moins optimiste. Or, la relation bilatérale dans le domaine industriel de défense est souhaitable avec les Britanniques pour trois raisons.
En premier lieu, le niveau de développement de nos bases industrielles et technologiques de défense est identique, que ce soit dans les technologies maîtrisées ou dans les compétences industrielles proprement dites. C’est une situation favorable à la coopération en matière d’armement.
En deuxième lieu, même s’il existe des nuances entre les deux pays, les processus de conduite des programmes d’armement, de la définition du besoin, sa spécification jusqu’à la fabrication du produit en passant par les différentes phases de développement sont assez similaires dans nos deux pays. Cela facilite les coopérations une fois que celles-ci sont décidées. La structuration des ministères de la Défense est également similaire, suffisamment compatible pour faciliter le dialogue sur les programmes d’armement, ce qui est moins le cas avec l’Allemagne par exemple.
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