L'arme à neutrons, complément de la dissuasion
Dans l’exposé qu’il vient de faire, Guy Lewin a remarqué que, pour un certain nombre de personnes qui défendent l’arme à radiations renforcées, il y a substitution de la dissuasion tactique à la dissuasion stratégique. Je pense que cette opinion n’est pas exacte, parce que les différentes formes de dissuasion sont complémentaires aux différents niveaux. Au Centre d’études de stratégie totale, ces niveaux ont reçu une codification qui est celle que leur a donnée le général Beaufre, et que je rappelle brièvement.
Il y a d’abord le « niveau zéro ». C’est celui où les armes nucléaires stratégiques sont en nombre suffisant pour qu’une frappe en premier et même, à la limite, une riposte puissent viser un effet contreforces, c’est-à-dire la destruction des missiles adverses, et non des populations. Il n’y a que deux puissances, les États-Unis et l’URSS, qui possèdent suffisamment d’armes stratégiques pour atteindre ce niveau.
Au « niveau un », nous avons catégorisé les armes nucléaires de théâtre et les forces atomiques nationales de moyenne importance comme la nôtre. Du fait de leur volume relativement modeste, elles ne sauraient viser les missiles adverses : elles ne peuvent que menacer les cités de l’ennemi.
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