Une thèse maximaliste
Le colonel Marc Geneste, bien connu pour son action en faveur de l’arme dite « à rayonnement renforcé », ou « arme à neutrons », étant absent de France, il n’a pu accepter de soutenir lui-même son point de vue. Aussi avons-nous résumé les principaux éléments de sa thèse, tels qu’ils apparaissaient dans un article paru en décembre 1979 dans Défense Nationale, sous le titre « De l’anti-cités à l’anti-forces ».
Dans le même numéro, le général Poirier, analysant la notion de dissuasion, faisait apparaître qu’il en existait deux modes. Le premier est celui où le candidat-agresseur renonce à son entreprise parce que le rapport des forces lui est nettement défavorable : c’est la dissuasion classique, antérieure à l’âge nucléaire, mais qui est celle de l’OTAN sur le théâtre européen grâce à la capacité de combat des forces conventionnelles renforcées d’armes nucléaires. Le deuxième mode est celui où ce même candidat-agresseur est détourné de son dessein en raison des menaces qui pèsent non pas sur son appareil militaire mais sur ses centres urbains et ses richesses économiques vitales. Selon ce second mode, qui n’est devenu possible que grâce aux armes de destruction massive, le risque est disproportionné à l’enjeu du conflit, il est même inacceptable quelle que soit la valeur de cet enjeu.
Le colonel Geneste est un partisan résolu d’un retour à la dissuasion classique. Certes, il reconnaît que « nos forces nucléaires stratégiques gardent toute leur valeur pour parer à des menaces de même niveau ». Il considère cependant que ces forces ne sont plus suffisantes pour parer aux autres menaces.
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