L’interopérabilité est un défi qui ne cesse de croître. Indispensable en mer, elle une réalité permanente pour les armées. La Marine s’emploie à développer sa capacité en travaillant notamment avec l’US Navy. Cela exige de pouvoir agir en opération avec la communauté F-35 tout en préservant notre autonomie stratégique.
Le défi de l’interopérabilité
The Challenge of Interoperability
Interoperability poses an ever-greater challenge. It is essential at sea and a permanent consideration for the armed forces. The Navy is actively working to develop its capability, notably by working with the US Navy. Such work requires the ability to operate with the F-35 community whilst retaining our strategic autonomy.
La coopération occupe une place centrale dans la diplomatie navale. Le milieu maritime lui est tout particulièrement favorable, car les Nations s’y frottent, littéralement, les unes aux autres au gré des interactions, subies ou provoquées, entre navires militaires. Quotidien des bâtiments de la Marine nationale déployés seuls ou, a fortiori, en coalition, elle se nourrit de plusieurs décennies de construction d’une capacité à agir ensemble notamment accélérée sous l’impulsion de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan).
Dans ce milieu spécifique, plus que dans tout autre, cette capacité à interagir autrement appelée interopérabilité a trouvé un écho favorable. Elle s’est développée, étape par étape, dans plusieurs dimensions dont on peut considérer que les dimensions technique, procédurale et humaine sont les plus représentatives. Il conviendrait désormais d’adjoindre une quatrième dimension, transverse, relative à la connectivité, dont à la fois la prééminence et la complexité ne cessent de croître.
Maintenir l’interopérabilité tactique au niveau d’ambition souhaité pour tenir à la fois des objectifs tactiques et stratégiques est un véritable défi compte tenu du niveau de complexité, croissant, des systèmes militaires modernes. Et au-delà de ce défi, les enjeux sont nombreux. Vecteur de coopération, l’interopérabilité permet aussi de choisir ses partenaires et peut devenir un outil d’éviction. Vecteur de partage, elle offre au plus fort l’occasion d’imposer son hégémonie. Dans ce jeu d’influence en matière d’interopérabilité, la France occupe une place particulière du fait de son positionnement historique au sein de l’Otan et de ses capacités technologiques et industrielles, surtout dans les domaines de l’armement et de l’aéronautique.
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