L’industrie navale française est un atout majeur et contribue à l’autonomie stratégique nationale. Dans un contexte de concurrence internationale exacerbée, le Groupement des industries de construction et activités navales fédère les entreprises et participe au renforcement de la Base industrielle et technologique de défense (BITD). Parmi les missions du GICAN, il y a l’organisation de salons professionnels comme Euronaval.
Le GICAN comme fédérateur au profit de la BITD et Euronaval, un savoir-faire français
GICAN—Focusing French Expertise to Benefit the DITB and Euronaval
The French naval industry is a major asset which contributes to national strategic autonomy. In an environment of intensified international competition, GICAN (Groupement des industries de construction et activités navales—the French Maritime Industry Group) brings different companies together and helps boost the DITB. GICAN’s work includes the organisation of trade fairs such as Euronaval.
L’industrie navale regroupe les chantiers navals, les systémiers, les équipementiers, les sous-traitants, les sociétés d’ingénierie et les architectes navals qui conçoivent, produisent et assurent la maintenance des navires et embarcations de tous types, civils et militaires, des sous-marins et drones maritimes aux systèmes et équipements intégrés sur ces plateformes, qui en représentent souvent plus de la moitié de la valeur. Ces acteurs conçoivent aussi les systèmes de sécurité et de sûreté du trafic maritime, développent les systèmes d’énergies marines renouvelables, et sont les protagonistes qui œuvrent au développement des solutions permettant l’exploration et la valorisation des grands fonds marins. L’industrie navale représente en France plus de 48 700 emplois directs et plus de 100 000 en prenant en compte les emplois indirects et induits (1). Avec un chiffre d’affaires de plus de 13 milliards d’euros en 2021, la France se positionne au sixième rang mondial. Elle compte environ 650 entreprises dont une immense majorité de PME et TPE. Cette industrie est présente sur tout le territoire avec trois régions dominantes : Bretagne, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur, suivies de la Normandie et l’Île-de-France (2).
Cette industrie a plusieurs caractéristiques qui contribuent à en faire un secteur stratégique : c’est une industrie de haute technologie dont la valeur ajoutée est fortement ancrée en France. Les moyens de production sont difficilement délocalisables et elle contribue positivement à la balance commerciale extérieure. Elle s’inscrit dans l’économie maritime française et donne aux autres acteurs les moyens de leurs ambitions, en procurant les systèmes de protection de la zone économique exclusive (ZEE) française, riche de plus de 11 millions de kilomètres carrés, et deuxième espace maritime mondial ; mais aussi en fournissant et maintenant les navires de pêche, de transport, de travail, permettant à la France de réaliser 90,6 milliards d’euros en valeur de production et de pourvoir 386 000 emplois (3). Il est aussi à noter qu’il s’agit d’une industrie fortement duale entre les applications civiles et les activités militaires. Cette dualité permet aux entreprises de mieux gérer les cycles des commandes. Ce rééquilibrage entre les activités civiles et militaires de l’industrie navale française est plus manifeste depuis quelques années. C’est une filière exportatrice : près de 50 % du chiffre d’affaires est fait à l’export et l’industrie navale contribue positivement à la balance commerciale française. Plus de 90 % de la valeur des navires civils neufs est exportée. Certains chantiers navals réalisent aussi près de 100 % de leurs ventes dans le secteur de la défense à l’export, ce qui montre la capacité de la France à proposer des navires compétitifs et innovants. La capacité de l’industrie navale à nouer des partenariats stratégiques à l’étranger est reconnue, et permet aussi aux territoires et aux régions de développer leurs liens avec les pays clients et de rayonner à l’international.
L’industrie navale a beaucoup souffert depuis les années 1970, avec la réduction significative des budgets de défense, mais aussi du dumping monétaire coréen et des subventions publiques chinoises, qui ont capté la quasi-totalité des marchés des navires de transport : méthaniers, vraquiers, pétroliers, porte-conteneurs, 46 % pour la Corée et autant pour la Chine, ne laissant que moins de 10 % pour le Japon et l’Europe (4). L’impact a été important en termes de pertes d’emplois, passant de plus de 125 000 emplois directs en 1975 à 41 000 en 2003. L’Europe a dû fermer de nombreux chantiers, se concentrant sur quelques niches à haute valeur ajoutée : paquebots, navires spécialisés et navires de guerre. Cette crise des chantiers a participé à donner une image peu attractive de la construction navale. C’est grâce à des actions de transformation drastique, de fortes restructurations et des gains de productivité très importants que cette industrie a réussi au milieu des années 2010 à redémarrer sur une trajectoire de forte croissance, tant sur le segment de la croisière, des navires de travail et dans les navires militaires, et cela avec une forte composante système. L’image de cette industrie évolue et nous sommes (à l’exception de 2020 à cause de la Covid-19) créateurs nets d’emplois depuis 2010. Certaines entreprises adhérentes du GICAN reçoivent régulièrement des prix récompensant leur capacité d’attractivité des talents.
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