L’Amérique latine semble être la « grande oubliée » de l’environnement géopolitique mondial. Malgré ses pesanteurs et ses contractions, le continent sud-américain est à la croisée des chemins et doit voir ses États-membres engager des réformes structurelles et économiques.
L’Amérique latine : enjeux et perspectives internationales
Latin America: Challenges and International perspectives
Latin America is a largely forgotten area in the global geopolitical environment. Despite its sluggishness and tensions, the South American continent is at a crossroads and needs its member states to commit to structural and economic reforms.
Dans un environnement international tendu, l’Amérique latine peut devenir un continent stratégique, compte tenu de ses enjeux géographiques, politiques ou économiques. Que ce soit aux portes de l’Europe avec le conflit ukrainien qui s’inscrit visiblement dans la durée, dans la région du Pacifique, particulièrement en mer de Chine, tout autant que sur les thématiques touchant à la prolifération nucléaire ou à la lutte contre le réchauffement climatique, les tensions ne manquent pas. Elles placent, paradoxalement, l’Amérique latine dans une posture qui pourrait en faire un continent charnière sur la scène internationale.
Ces dernières années, ce continent semblait être « le grand oublié » (1) d’un environnement international frappé par la pandémie de la Covid-19. Longtemps perçue comme le « back yard » (« l’arrière-cour ») des États-Unis, l’Amérique latine a été placée au centre de la rivalité Est-Ouest. Lieu de conflits idéologiques, Cuba en étant un des révélateurs les plus emblématiques, l’Amérique latine est depuis les années 1990, un continent convoité qui est parvenu à diversifier ses partenaires : la République populaire de Chine y a fait une entrée remarquée devenant désormais un des premiers partenaires commerciaux du Brésil, de l’Équateur, du Pérou ou du Mexique. Certes, les États-Unis restent le premier investisseur, mais l’Europe s’y est implantée. La Turquie tente de s’y installer par le biais des infrastructures, notamment dans le secteur de la construction. Le Qatar développe ses liens dans le domaine de la fourniture de ressources énergétiques comme le gaz tandis que certains pays, tels que le Venezuela, le Nicaragua ou Cuba entretiennent des liens avec l’Iran ou la Russie. Début 2022, le Président d’Argentine Alberto Fernandez affirmait que son pays serait « la porte d’entrée de la Russie en Amérique latine » (2).
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