Après un an de guerre, le conflit provoqué par la Russie contre l’Ukraine s’inscrit dans la durée. Les combats se sont figés sur une ligne de front où chaque partie s’efforce d’épuiser l’autre. Moscou, bien que responsable du chaos, essaye de faire porter la responsabilité à Kiev et à l’Otan, réécrivant de ce fait l’histoire.
Un an après l’invasion, une nouvelle phase du conflit
A Year After the Invasion, a New Phase of the Conflict
After a year of war, the conflict brought about by Russia against Ukraine has become a long-term campaign. Combat has stalled on a front across which each party is endeavouring to wear out the other. Although responsible for this chaos, Moscow is trying to place responsibility on Kyiv and NATO, thus attempting to rewrite history.
Un an après que la Russie a déclenché l’invasion massive de l’Ukraine, encore qualifiée d’« opération spéciale militaire » par le président russe Vladimir Poutine lors de son discours du 21 février (1), quelles sont les évolutions majeures observables sur le terrain alors que la guerre entre dans une nouvelle phase ?
Depuis l’été, de l’initiative à la guerre de position
Les conflits sont, par essence, non linéaires et évolutifs. En raison de la nature des acteurs impliqués, à savoir deux États, le conflit a été ponctué par différentes phases. La première séquence s’est traduite, à l’été 2022, par la contre-offensive ukrainienne qui a notamment permis la reprise de Kharkiv et de Kherson dont les forces russes s’étaient retirées en emportant une grande partie de leurs équipements. La Russie a ensuite engagé une seconde phase marquée par une campagne de bombardements massifs dirigés, en particulier, contre les structures énergétiques et les installations civiles.
Ce moment correspond également à un recours aux drones, les Shahed 136 d’origine iranienne (2) et les Orlan et Lancet (3) de fabrication russe (4). Cet épisode de bombardements a ouvert une période que la Russie a mise à profit pour former et équiper les hommes nouvellement incorporés suite à la mobilisation partielle (5) lancée le 21 septembre 2022.
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Plan de l'article
Depuis l’été, de l’initiative à la guerre de position
Stabiliser les acquis et gagner du temps
Gestion du terrain et économie des forces
Contraction du temps, impatience et transparence tactique
Gagner de l’air et faire décroître la pression du risque nucléaire
Pas d’annonce de sortie de guerre et une main tendue aux élites
Et le retour des leviers d’opérations d’influence
Ukraine, Russie, Bakhmout, Occident.
