Histoire mondiale des porte-avions – Des origines à nos jours
Histoire mondiale des porte-avions – Des origines à nos jours
Dès 1918, le principe du porte-avions moderne est validé par la Royal Navy avec le HMS Argus, bâtiment à pont plat qui annonce une révolution en matière de guerre navale. Le concept a vite raison du cuirassé. Le passage de relais s’opère dans les combats du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, sans porte-avions, impossible, de poursuivre une stratégie maritime, au large, au loin, et vers la terre. Dans la continuité de ce conflit, le porte-avions parvient à s’imposer en intégrant les révolutions et innovations militaires du siècle, l’électronique, la catapulte, l’avion à réaction, l’hélicoptère, le missile, l’atome. Dès les années 1950, il devient le système d’armes le plus complexe et le plus coûteux. Mais, voici, contournant l’architecture CATOBAR (catapultes et brins d’arrêt), les porte-aéronefs avec des avios de type Harrier et aujourd’hui le F-35B. De conception plus simple et plus économique, ils parviennent à convaincre l’Italie et le Royaume-Uni, mais aussi des Nations émergentes souhaitant s’affirmer dans leurs espaces régionaux. À ce jour, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU disposent d’au moins un porte-avions.
Des découvertes à chaque page, des encadrés nombreux, de l’inédit, telle est la recette de cet ouvrage. On apprendra comment, dès 1910, le Blériot XI, l’avion qui traversa la Manche, fit l’objet d’une mission d’information de la marine du Tsar, un épisode qui fait écho à l’intérêt que Moscou avait exprimé dans les années 2000 pour le porte-hélicoptères amphibie Mistral de Naval Group… Cependant, tout cela, c’était « avant-guerre », lorsque Paris rêvait encore d’une « Europe de l’Atlantique à l’Oural ».
S’agissant de notre contemporain justement, l’auteur revient longuement sur les ambitions russes et chinoises et leurs tentatives de rejoindre l’US Navy, qui fait depuis 1941 la course en tête. Excluant de renoncer à sa suprématie sur mers, le Pentagone a anticipé en lançant le CVN-78 Gerald Ford, première unité d’une nouvelle série à propulsion nucléaire. Message reçu : il est en couverture. Forcément, les regards se portent vers le Pacifique et l’océan Indien où l’on assiste à une montée en gamme de la Corée du Sud, du Japon et de l’Inde face à une Chine en pleine dynamique. On lira avec intérêt les textes sur les efforts de la France, tout à la fois puissance européenne et empire maritime, pour conserver une Marine de haut rang centrée sur un porte-avions, une ambition qui s’incarne dans le bâtiment de nouvelle génération planifié à ce jour pour 2038, appelé à succéder au Charles-de-Gaulle en service depuis 2001. Une conclusion s’impose : le porte-avions reste l’apanage des marines évoluant en première division dans une compétition qui se déploie dans tous les secteurs de lutte.
La signature est une garantie de qualité. On pouvait croiser Alexandre Sheldon-Duplaix au dernier salon Euronaval au Bourget, à l’affût des dernières innovations. Il compte parmi les meilleurs historiens maritimes du pays. On retrouve sa signature chez notre confrère Marines & Forces Navales. Analyste au ministère de la Défense de 1987 à 1999, chargé d’études et d’enseignement au Service historique de la Marine (institution du ministère des Armées), notre confrère est coauteur depuis 2018 de Flottes de Combat, l’annuaire des marines de guerre édité chez Ouest France. À son actif, sept ouvrages, et tout récemment, et tout aussi remarquable chez le même éditeur, une Histoire des sous-marins. Aucune hésitation, ce livre fera référence ! ♦