La France doit faire face à de nombreux et nouveaux défis de sécurité nationale alors que des compétiteurs mal intentionnés veulent balayer les valeurs que nous défendons. Il faut donc anticiper et élargir nos capacités pour répondre aux crises de demain en ayant le courage de nos convictions.
La paix et les défis de sécurité nationale
Peace and the Stakes for National Security
France has to face up to many new challenges to national security as ill-intentioned competitors attempt to sweep aside the values we defend. We need to anticipate and broaden our capabilities to be in a position to respond to future crises, and do this with the courage of our convictions.
La première condition, indispensable, de la paix, c’est de la vouloir. Ce qui frappe dans le monde d’aujourd’hui, c’est que cette évidence n’a pas acquis plus de force qu’antérieurement, et en a perdu depuis quelque temps… Il est vrai que l’historien Philippe Ariès soulignait que « la vertu de l’Histoire n’est pas celle de l’exemple »… Et pourtant, au XXe siècle, tous les continents, tous les peuples ont payé, directement ou indirectement, le prix des deux guerres mondiales. La Seconde a été une guerre totale, ajoutant en Europe la Shoah à l’horreur du conflit, et l’embrasement d’une bonne partie de l’Asie. Le premier emploi, le seul à ce jour, de l’arme atomique, a marqué une rupture : le « plus jamais ça » enfin concrétisé…
La suite, c’est la guerre froide et une forme de maîtrise de la violence interétatique par la force de la dissuasion nucléaire, comme la crise des missiles à Cuba l’a démontré en 1962. Les traités de désarmement – ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, tombent les uns après les autres – ont été la traduction de cette volonté de maîtrise. Non pas que la guerre ait disparu, mais la peur du conflit ouvert entre puissances nucléaires a évité les embrasements. Elle a cependant alimenté les guerres par procuration (Corée, Vietnam, Afghanistan, Levant, Libye et Moyen-Orient…), au détriment des peuples concernés certes, sans toutefois remettre en cause l’équilibre général.
Je parle bien d’équilibre général car la violence est restée omniprésente, en réalité. L’interventionnisme de l’Occident au nom de ses valeurs a fini par devenir déstabilisateur, et a nourri les luttes d’influence. Le remplacement des motifs idéologiques par des motifs religieux a nourri le terrorisme islamiste et la création de califats hors des frontières acquises. De tous ces conflits « locaux », certains ont été soldés ; d’autres ne le sont toujours pas : je pense à l’Afghanistan, et je pense au plus ancien, à la guerre de Corée, en m’interrogeant hélas sur la guerre en Ukraine…
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