Les États-Unis se retrouvent désormais en concurrence avec la Chine dont les ambitions ne cessent de se développer. Le dilemme pour Washington est de conserver sa place de première puissance mondiale en trouvant une voie compliquée évitant la confrontation mais en préservant ses intérêts.
Rester la première puissance mondiale : les États-Unis face à la Chine
Remaining the World Number One Power: the United States Against China
The United States is now in competition with China, whose ambitions continue to expand. The dilemma for Washington is to keep its place as the number one world power while finding the difficult path that avoids confrontation yet preserves its interests.
La volonté de gagner la course engagée contre la Chine et de rester la première puissance mondiale est aujourd’hui l’un des rares sujets d’accord aux États-Unis, dans le contexte d’une vie politique et sociale très polarisée. Ce sujet, ressenti comme vital pour l’avenir du pays, a besoin, à l’évidence, de s’appuyer sur un consensus très fort pour que, face à un compétiteur qui a le temps devant lui, la démocratie américaine, avec ses cycles électoraux de deux ans, ait une bonne chance de réussir.
Il y a certes eu des évolutions au sein de chaque camp politique. Pendant la présidence Trump (janvier 2017-janvier 2021), l’accent a d’abord été mis sur la correction du déséquilibre commercial (guerre des tarifs douaniers, sans effet décisif sur le déficit structurel de la balance commerciale), avant la césure politique de l’apparition du virus, un moment qualifié de « chinois » sous l’ancienne Administration. Après l’entrée en fonction de la nouvelle équipe Biden, celle-ci a paru à la recherche du bon positionnement vis-à-vis de Pékin, entre une première rencontre bilatérale assez tendue à Anchorage (Alaska) et les contacts plus positifs noués sur le climat à Glasgow ou une approche plus favorable au dialogue dans les domaines économiques.
Il existe encore aussi des nuances entre les deux camps, républicain et démocrate. Les travaux sur l’origine du virus Covid-19 ont pu être un sujet de polémique interne, utilisé de manière offensive par les Républicains, et le restent, dans une moindre mesure toutefois. Les mêmes Républicains sont en moyenne davantage favorables à l’accroissement des budgets du Pentagone par rapport aux dépenses sociales. De leur côté, les Démocrates ont pris soin de souligner qu’ils ne voulaient pas interdire le pays aux étudiants chinois et ont mis en garde contre toute attaque contre les Américains d’origine chinoise, alors que le discours public en 2020 avait fait craindre un regain de xénophobie dans la population. Ils ont également souligné l’erreur, du point de vue de la compétition avec la Chine, qu’avait été la prise de distance de l’Administration précédente vis-à-vis des organisations multilatérales et des alliés traditionnels des États-Unis.
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