Certes l’Occident n’est ni uniforme, ni totalement responsable des désordres du monde. Et pourtant, il est violemment remis en question par les leaders du « Sud global », dont la Chine. Il importe donc de mieux agir et de construire une dynamique d’affirmation en retrouvant une part de fierté.
Entretien – Le reste contre l’Ouest ?
Interview—The Rest Against the West?
The West is neither united nor is it totally responsible for the disorder in the world, and yet it is violently held to account by the leading nations of Global South, China included. It is therefore important to act more effectively, to take on a positive attitude and to recover our pride.
Olivier Petros – Avec la guerre de l’Ukraine, de nouvelles « coagulations » – à défaut de coalitions – ont émergé. Elles antagonisent dorénavant explicitement ceux qui considèrent que la force prime le droit, qu’il faut des régimes forts, dont les leaders ne craignent pas la violence, et ceux qui pensent, au contraire, que le droit doit rester le principal régulateur des conflits et que la démocratie demeure un impératif indépassable…
Renaud Girard – Dans ce conflit, les Américains se sont placés, bien sûr, du côté du droit et de la démocratie, de l’État de droit, en interne comme dans les relations internationales. De fait, dans cette guerre, la Russie a violé de manière flagrante la souveraineté d’un pays qu’elle avait d’ailleurs librement reconnu, l’Ukraine. Cependant, les États-Unis ont un problème à faire passer ce message en dehors de l’Europe, qui se sent directement menacée par les chars russes, parce que ce respect du droit international a été à géométrie variable pour eux puisqu’ils ont fait une guerre totalement illégale en Irak, sur des prétextes inventés.
Il y a vingt ans, l’invasion au nom de la démocratie, et sur la base d’un mensonge, s’est soldée, aux dires des Think tanks américains eux-mêmes, par au moins 200 000 morts civils, et a créé un désordre considérable en Mésopotamie qui n’est toujours pas résolu… Au lieu de renforcer l’unité du pays, le plaquage de la démocratie à l’américaine est venu renforcer le sectarisme.
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