Les relations de l’UE avec la Chine se sont complexifiées avec la crise sanitaire de la Covid-19, puis la guerre imposée par la Russie à l’Ukraine. Si les échanges commerciaux restent essentiels, les inquiétudes se sont accrues, d’autant plus que les États-Unis considèrent Pékin comme un compétiteur déloyal.
Les défis chinois de l’Union européenne
Chinese Challenges to the European Union
Relations between the EU and China have become more complex with the Covid-19 crisis and, more recently, with the war waged by Russia against Ukraine. Although trade remains essential there is increasing concern, especially given that the United States considers Beijing indulges in unfair competition.
Les tensions entre la Chine et les démocraties « occidentales » telles que l’Australie, le Japon, le Royaume-Uni ou le Canada ont été mises en exergue durant les trois dernières années, alors que les relations sino-américaines ont atteint un rare niveau d’animosité, en dépit du changement d’Administration à Washington en 2021.
Côté chinois, l’année 2022 a vu la fin de la politique « Zéro Covid », qui avait en grande partie coupé la Chine du reste du monde pendant trois ans, et la concentration des pouvoirs entre les mains du secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) Xi Jinping lors du XXe Congrès en octobre. Dans un contexte géopolitique très tendu, la direction chinoise a fait le choix d’orienter sa politique étrangère principalement en direction des pays en développement. Néanmoins, elle a aussi entrepris, dès l’automne passé, une « offensive de charme » à l’égard des Européens, avec des succès divers (1). Face à une Administration américaine en apparence intraitable, Pékin ne peut se permettre de s’aliéner l’ensemble des Occidentaux, d’où les appels du pied à l’Union européenne (UE) et à ses deux piliers économiques, la France (20,5 % du PIB de l’UE) et l’Allemagne (29,2 %).
Les dirigeants de l’UE – tout en affirmant leur proximité idéologique et stratégique avec Washington – ne veulent pas être pris en étau dans la compétition croissante entre la Chine et les États-Unis (2). Néanmoins, la stratégie européenne est, depuis 2019, de laisser les canaux commerciaux ouverts avec la Chine sans pour autant désavouer ses principes. Toutefois, alors que l’Allemagne souhaite prioriser ses intérêts économiques, la France ambitionne de devenir un « troisième interlocuteur » entre la Chine et les États-Unis tout en préservant les valeurs européennes.
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