La LPM veut préserver l’ensemble des modes d’action que nos armées maîtrisent tout en prenant en compte les nouvelles menaces et les enseignements tirés notamment de la guerre en Ukraine. C’est aussi adapter nos capacités industrielles dans la durée. Pour l’Armée de terre, ses qualités comme la réactivité et l’agilité doivent être renforcées pour répondre à tous les scénarios possibles d’engagement.
Trois questions sur la LPM 2024-2030
Three Questions About the LPM 2024-2030
The LPM (Loi de programmation militaire—military programming law) seeks to preserve the full range of modes of action that constitute our armed forces’ skills whilst taking into account new threats and lessons learned, from the war in Ukraine in particular. That also means adapting our industrial capacity for the long-term future. The Army’s qualities such as reactivity and agility need to be strengthened in order for it to respond to all possible engagement scenarios.
Votée le 1er août 2023, la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 se substitue à la LPM 2019-2025, dont les deux dernières annuités avaient été laissées dans le flou. Comme les précédentes, cette loi comporte une prévision de ressources financières année après année, une présentation générale de son contenu physique (effectifs, normes de préparation opérationnelle, équipements) et des dispositions normatives diverses.
Cet article reprend très partiellement une lettre du Cercle Maréchal Foch (1), plus détaillée. Sans revenir sur les données factuelles de la loi, et laissant de côté les problématiques des ressources humaines qui mériteraient un développement à part entière, il s’attache à poser trois questions : les orientations stratégiques de la loi, la réponse qu’elle apporte aux « nouvelles menaces » et ses conséquences sur l’industrie de défense.
1re question : une loi de « rupture maîtrisée » ou de « continuité vigilante » ?
Quasi unanimes ont été les responsables de tous ordres à considérer que le 24 février 2022 marquait une rupture dans l’ordre mondial. Présentée à l’automne 2022, la Revue nationale stratégique (RNS) reprenait les orientations de celles de 2017, puis 2021 (2), qui actaient l’évolution des menaces et le risque de glissement stratégique face à des États s’éloignant des normes des relations internationales mises en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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