La Direction générale de l’armement a su s’adapter pour prendre en compte les évolutions communautaires européennes au prix d’une remise en question de ses pratiques. L’ouverture aux partenaires devient alors essentielle et est un facteur de réussite, à condition d’établir des relations de confiance et des réseaux efficaces, au service d’une politique clairement assumée et publique.
De la DGA à l’Otan : quelques aspects internationaux d’une carrière militaire
From the DGA to NATO: Some International Aspects of a Military Career
The Direction générale de l’armement (DGA, the French procurement authority) has adapted to take into account developments within the European community, though at the cost of questioning its own practices. Opening up to partners is now essential and will be a factor for success, on condition that relationships of trust and effective networks are established to support an openly-declared public policy.
Ayant fait l’essentiel de ma carrière dans l’international, mes relations avec les diplomates et mes incursions dans la diplomatie ont été constantes. Ayant eu à communiquer sur le sujet lors d’un débat, j’ai choisi de l’illustrer par quelques brefs exemples relatifs à deux périodes professionnelles.
À la DGA, face aux évolutions communautaires
Lorsque j’étais jeune ingénieur à la Direction des affaires internationales de la Délégation générale pour l’armement (DGA, « Direction » depuis 2009), un des objectifs du Quai d’Orsay était de donner chair à l’Union de l’Europe occidentale (UEO) en travaillant sur des cas concrets. Or, à cette époque, l’armement était le principal domaine où cela était possible, grâce aux travaux du Groupement européen indépendant de programme (GEIP) qui s’attachait à développer la coopération entre Européens dans le domaine des acquisitions d’armement.
Après quelques années de détachement au ministère de l’Industrie, où j’ai pu constater l’importance que prenait la relation avec les institutions européennes à Bruxelles, et de retour à la DGA pour créer une sous-direction des affaires industrielles internationales, j’ai cherché à convaincre mes supérieurs qu’il était urgent d’engager un dialogue avec les services de la Commission. Mais ceux-ci, arguant que celle-ci n’avait rien à voir avec les affaires de défense, refusaient d’entendre ce discours. Pourtant nos industriels de défense, qui travaillaient aussi sur des technologies duales, étaient en permanence à Bruxelles, tant pour discuter de restructurations qui s’engageaient alors, que pour tenter d’influencer la rédaction de directives qui s’imposeraient ensuite à eux. Il était donc très important de suivre les évolutions, de savoir ce qui se passait dans les bureaux bruxellois et de se préparer à convaincre que l’industrie d’armement, étant une industrie de souveraineté, devait être l’objet d’un traitement particulier.
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