C’est en février 1945 que l’Alsace fut totalement libérée : mais c’est la prise de Strasbourg, le 23 novembre 1944, qui marqua, en fait, le début de cette série de combats victorieux. Aussi a-t-il paru intéressant de reproduire dans la Revue de Défense Nationale, sans rien y changer, les notes prises au jour le jour par un officier combattant (Ndlr : le général Jacques Branet) de la 2e DB.
Documents - La délivrance de Strasbourg
Pour tout comprendre, il faut remonter quelques jours avant le 23 novembre et suivre d’un bout à l’autre ce que certains ont baptisé « La charge de Strasbourg », charge qui, en fait, commença quelque part en Lorraine du côté de Baccarat…
Il fait déjà froid et la boue de Lorraine colle après les chenilles de nos chars, tandis que nous attendons derrière la ligne américaine tendue par le XVe corps U. S. A. que ses divisions d’infanterie, après une percée plus ou moins hypothétique, nous livrent le passage vers les Vosges. En fait, depuis plus d’un mois, l’État-major de la 2e D. B. rumine pour le compte du général Leclerc les détails possibles d’une ruée vers les cols qui mènent à Saverne. Le mot magique de « Strasbourg » est dans bien des bouches, sans que personne ne sache, ne devine ou ne pressente, comment nous atteindrons ce but suprême que la Ire armée, depuis Belfort, convoite aussi, nous ne l’ignorons pas.
Badonviller et les Vosges
C’est le 17 novembre au matin que le colonel de La Horie, dans un coup d’audace exceptionnel, en poussant une pointe vers le point « fort de Badonviller » que les Américains redoutent, s’empare de cette localité par quelques coups de canons heureux et une charge conjuguée des « bérets noirs » du 501e, doublés de la fameuse compagnie républicaine espagnole de Dronne.
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