Les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 ont replacé, de manière tragique, le conflit israélo-palestinien au centre de l’actualité internationale. L’Amérique latine n’échappe pas à cette réalité de guerre, qui se répercute dans le débat politique et sociétal. Que révèlent les positions des uns et des autres autant sur une vision du monde, que par rapport à des positionnements politiques qui se nourrissent d’une certaine conception de la lutte armée ? Ces évènements peuvent-ils avoir une conséquence sur la politique étrangère des pays du continent ?

Une nouvelle fois, dans le cadre d’évènements qui sont extrêmes, devenant les symboles d’un basculement du monde à l’instar des attentats du 11 septembre 2001, les drames du 7 octobre 2023 obligent l’Amérique latine à se positionner. Elle réagit dans une diversité qui avait été rappelée, ces dernières années, dans les crises nées de la pandémie de la Covid-19 ou suite à l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022 ⁽¹⁾.

Les attaques terroristes du Hamas ont une conséquence immédiate : elles provoquent un phénomène d’accélérateur des fractures politiques, sur un continent marqué tout au long du XX^e siècle par des conflits armés. La Colombie en est à ce jour l’un des exemples les plus virulents où elles constituent un élément de cristallisation sur des positions irrémédiables et sans doute irréconciliables. Dans un message sur le réseau X (ex-Twitter) en date du 9 octobre 2023 ⁽²⁾, le Président Gustavo Petro a écrit : « J’ai visité le camp de concentration d’Auschwitz et aujourd’hui, c’est sa réplique que je vois à Gaza », déclenchant un tollé politique dans son pays et une crise majeure avec Israël qui est pourtant un de ses premiers partenaires dans le secteur de la défense ⁽³⁾.