La série française Sentinelles diffusée sur une plateforme numérique s’efforce de relater un aspect tiré de l’opération Barkhane. La qualité de la réalisation – soutenue par le ministère des Armées – est à souligner et permet de sortir des carcans des productions hollywoodiennes. À voir, en attendant d’autres séries portant sur nos armées.
Cinéma & Séries – Sentinelles, une série française reflet de l’opération Barkhane ?
Cinema & Series–Sentinelles, A French Series Based on Operation Barkhane?
The French series Sentinelles (Sentries), available on streaming channels, tries to tell the story of an aspect of Operation Barkhane. The production was aided by the Ministry of the armed forces and is of remarkable quality—a far cry from the hackneyed formats of Hollywood-style productions. Worth seeing whilst waiting for further series about our armed forces.
« Quand on fait feu, on engage la France » (1)
Sergent Martial Mendy
Dans la région de Mopti, en plein centre du Mali, les soldats français de l’opération Barkhane au Sahel font face à une série d’événements dramatiques dans une fiction de Thibault Valetoux et Frédéric Krivine. Le récit commence par une embuscade tendue en plein milieu du désert où le VAB TOP (Véhicule de l’avant blindé à tourelle téléopérée) de la section Vert 2 du 22e Régiment d’infanterie, en direction de la ville de Mopti, est immobilisé par un Engin explosif de fortune (IED). En panique, les membres de la section sortent et se retrouvent sous le feu d’un tireur d’élite isolé en hauteur. Or, et contrairement aux ordres directs de son supérieur, un tir de précision malheureux par un soldat français provoque une suite d’actions imprévues qui abîment encore plus les relations entre l’armée française et la population malienne. Dès lors, l’équipe doit faire face aux conséquences de son insubordination dans un monde qui leur était déjà très hostile. À la tension de ce premier épisode vient s’ajouter un final explosif qui prouve une nouvelle fois au spectateur que le cinéma français n’a rien à envier au cinéma hollywoodien, sans toutefois tomber dans le cliché du film de guerre totalement déconnecté de la réalité du terrain.
Disponible sur la plateforme Orange Cinéma Séries (OCS), cette série a bénéficié du soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Pour augmenter son réalisme, les scénaristes se sont immergés dans une caserne à Orléans pour vivre le quotidien des militaires en amont du tournage et ainsi s’approprier les codes des vrais soldats. La préparation des acteurs, avant d’être physique, a été intellectuelle. Ils ont été sensibilisés sur la situation régionale et sur les gestes et codes des militaires afin d’interpréter des soldats de Barkhane à la perfection. S’est suivi un entraînement physique accompagné d’un régime visant à forger leur corps. Dans cet objectif de réalisme, les équipes de tournage ont pu faire appel à la Mission cinéma et industries créatives (MCIC) du ministère des Armées afin d’ouvrir l’univers très sensible du monde militaire à nos petits écrans. Pendant le tournage, un conseiller a été dépêché sur place, Hervé Tillette de Clermont Tonnerre, ancien commandant à la retraite, dont le rôle était d’accompagner, de conseiller et de guider les acteurs, notamment en corrigeant les positions lors des phases de combat ou encore en donnant son avis sur des lignes de dialogues. La MCIC, pour toujours plus de réalisme, a fourni de l’équipement aux acteurs sur place, en l’occurrence de vraies armes, afin d’éviter l’emploi de répliques trop grossières et présentant des approximations ou pour impliquer encore plus les acteurs dans leurs rôles et permettre une réelle appropriation de son équipement, comme c’est le cas pour les militaires. Pour ce qui est du lieu de tournage, alors que le Mali est toujours en proie à la guerre, les lieux d’extérieurs choisis se trouvent au sud du Maroc, dans le désert près d’Erfoud Merzouga, ressemblant peu ou prou au désert malien.
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