L’origine de la guerre - Les sciences de l’Homme et la violence collective (XIXe-XXe siècles)
L’origine de la guerre - Les sciences de l’Homme et la violence collective (XIXe-XXe siècles)
C’est un ouvrage de référence que nous offre l’auteur, docteur en préhistoire et ancien officier supérieur, solidement documenté, fruit manifeste d’une longue réflexion et d’un travail scientifique rigoureux et sans a priori. Les origines de la guerre suscitent depuis plusieurs années l’intérêt des préhistoriens et des anthropologues, selon des approches différentes. Les premiers, de tradition française, continuent de penser le Paléolithique comme une sorte d’âge d’or sans violence. Les seconds, dans la mouvance anglo-saxonne, veulent répondre au pourquoi et au comment de la guerre, en s’appuyant sur divers exemples de conflits assez récents afin de théoriser la « guerre primitive ».
Jean Claude Favin Lévêque apparaît opportunément comme l’historiographe de ce sujet majeur de la trajectoire de l’humanité depuis ses débuts. Son étude est structurée en quatre périodes au cours desquelles les disciplines citées interfèrent et évoluent différemment : 1859-1914, 1914-1949, 1949-1996 et enfin 1996-2021.
L’auteur prend soin de souligner que « le lecteur ne trouvera pas dans ce livre la réponse définitive à la question ultime de l’origine de la guerre. Néanmoins, il comprendra comment la recherche s’organise, quels en sont les invariants, quels sont les résultats acquis, quelles questions elle se pose aujourd’hui et où elle semble aller. »
Pour susciter la réflexion du lecteur de la RDN et sans prétendre entrer plus avant dans le débat de spécialistes remarquablement exposé dans cet ouvrage, qu’il me soit permis de citer sur ce sujet le commentaire de l’explorateur britannique James Cook qui a été en contact étroit avec des populations belliqueuses qualifiées de « primitives » dont certaines pratiquaient le cannibalisme.
Nous sommes trop polis pour être cannibales, mais nous nous massacrons pour l’ambition d’un prince. ♦