Le Caucase du Sud est une véritable mosaïque d’États et de nationalités aux destins souvent contrariés. Cet héritage de l’URSS a entraîné une fragilité des nouveaux pays et des conflits entre eux, attisés par des rivalités anciennes. Avec la guerre en Ukraine, Moscou reste un acteur indispensable mais contesté. D’autres puissances regardent avec intérêt le Caucase.
Conflits dans le Caucase du Sud : l’héritage soviétique
Conflicts in the South Caucasus: the Soviet Heritage
The south Caucasus is a mosaic of states and nationalities of greatly differing destinies. The heritage of the USSR has brought fragility to the new countries and led to conflicts between them, fanned by age-old rivalries. With the war in Ukraine, Moscow remains an essential, albeit challenged player. Other powers are looking with interest at the Caucasus.
L’agression russe de l’Ukraine de février 2022 a eu des répercussions directes majeures dans le Caucase du Sud, où l’affaiblissement relatif de Moscou a conduit à des évolutions significatives des équilibres géostratégiques.
Origine soviétique des conflits ethniques dans le Caucase
Les conflits ethniques qui ont éclaté à la fin de l’URSS en 1991 ont pour origine directe la politique soviétique des nationalités, élaborée puis appliquée par Staline lorsqu’il a été nommé Commissaire du peuple aux Nationalités en 1922. Son objectif était de réorganiser l’Empire russe multinational selon des critères ethno-nationaux. Chacune des nationalités existantes ou en devenir se vit attribuer un territoire particulier, une langue écrite et une « culture nationale », les entités ainsi formées étant réunies au sein de l’Union soviétique.
C’est dans ce cadre qu’après bien des péripéties ont été créées dans le Caucase du Sud, les trois républiques socialistes soviétiques (RSS) d’Arménie, d’Azerbaïdjan et de Géorgie. À l’intérieur de chacune de ces républiques furent fondées des républiques et régions autonomes, statuts administratifs inférieurs à celle des RSS. C’est ainsi que la minorité arménienne du Haut-Karabagh, est devenue une région autonome attribuée à la RSS d’Azerbaïdjan. De la même façon en RSS de Géorgie furent fondées la RSS puis, à partir de 1931, la RSSA (autonome) d’Abkhazie, la région autonome d’Ossétie du Sud et la RSSA d’Adjarie (1).
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