Face à la guerre informationnelle conduite par nos compétiteurs stratégiques, les armées françaises mènent désormais des opérations de Lutte informatique d’influence (L2I). Celle-ci est un vrai besoin face aux manipulations de l’information et contribue à la résilience nationale. Cela exige de rassembler des acteurs de nature différente dont l’action collective est indispensable.
Lutte informatique d’influence : bref retour sur une montée en puissance
Information Warfare and Influence Operations: A Brief Look at their Rise in Prominence
In the face of the information war being waged by our strategic competitors, the French armed forces are now conducting Information Warfare and Influence Operations (IW/IO). The need for them is ever greater, given the information manipulation that confronts us and the operations contribute to national resilience. Conducting IW/IO means bringing together actors from different backgrounds to provide the essential collective action required.
La guerre informationnelle n’est pas nouvelle en soi. Elle dispose déjà de sa propre histoire. Elle nourrit la ruse, voire la perfidie, depuis des siècles. Elle s’est appuyée sur la transmission orale, l’écriture et les médias audiovisuels définis aujourd’hui comme classiques. Tout cela persiste, bien sûr ; ce qui diffère aujourd’hui, c’est son extraordinaire essor par sa diffusion quasi-universelle et instantanée sur les réseaux sociaux via le cyberespace.
En démocratie, les actions étatiques sur les esprits au travers de l’information demeurent taboues et controversées par crainte de manipulation de l’opinion publique nationale (1). L’entrée des armées françaises dans ce champ informationnel n’a donc pas été initialement conceptuelle. Elle est empirique, pour faire face aux attaques venues de l’extérieur. Elle a rapidement pris le nom de Lutte informatique d’influence (L2I).
L’émergence de la L2I pour contrer la propagande de Daesh
« La propagande est un tapis roulant qui vous emporte, ou vous oblige, pour garder l’équilibre, à courir en sens inverse. »
Gilbert Cesbron, Libérez Barabbas (1957)
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article