Nos systèmes démocratiques sont directement menacés par des adversaires utilisant toutes les ressources de la lutte informationnelle et de la guerre cognitive, en particulier la Russie. Cela nous oblige à revoir nos propres systèmes de décision pour ne pas se faire piéger par des contraintes. Il faut pouvoir renforcer nos capacités à agir en évitant d’avoir des modèles trop prévisibles pour nos compétiteurs.
Entre « lutte informationnelle » et « guerre cognitive », la souveraineté en question
Between Information Warfare and Cognitive Warfare: The Stakes for Sovereignty
Our democratic systems are under direct threat from adversaries, Russia in particular, who use all available means for information and cognitive warfare. This requires us to review our own decision-making processes if we are not to be trapped by constraints. We have to be in a position to boost our capability for action by avoiding models that are too easily predictable by our competitors.
Note préliminaire : Thot souhaite remercier Sébastien-Yves Laurent, coordonnateur du numéro, qui l’a sollicité et la rédaction de la RDN pour avoir organisé avec ce numéro un lieu de débat. Le collectif forme le vœu que cette initiative ne soit pas sans lendemain.
« L’idée de politique sera alors entièrement résorbée en une guerre des esprits, toutes les formes du pouvoir se seront relativisées. »(Friedrich Nietzsche, Fragments posthumes, XIV, Gallimard, 1977, p. 379)
Depuis la tentative d’interférence dans le déroulement des élections présidentielles américaines de 2016 (1) et malgré la forte couverture médiatique et l’enquête judiciaire assurée par le FBI, il semble que la spécificité des actions informationnelles en cours à l’encontre des sociétés occidentales n’ait pas été véritablement appréhendée (2). Cela est paradoxal car depuis 2016 les discours les plus variés sur l’informationnel n’ont cessé de prendre de l’importance en France. Or ceux-ci entretiennent bien souvent la confusion entre quatre grands domaines : l’informationnel, le communicationnel, le psychologique et le cognitif. Chacun d’entre eux est bien évidemment fortement lié aux autres domaines tout en demeurant néanmoins distincts et, selon nous, toute réflexion qui ne les distinguerait pas serait vouée au non-sens.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article