« Armées 2000 »
L’expérimentation « Armées 2000 » a débuté le 1er septembre 1990. Nécessaire en raison de la complexité de cette réforme, elle s’effectue en région militaire de défense Méditerranée. Cette région a été choisie pour de nombreux motifs : coïncidence de ses limites avec celles de la 5e région militaire, de la 4e région aérienne et du littoral de la 3e région maritime ; présence sur son territoire de forces des trois armées et de la gendarmerie nationale et, pour l’armée de terre, de formations appartenant à la 1re armée, à la force d’action rapide et au commandement des écoles. La région Méditerranée ne présente pas, par contre, les complexités de la région Nord-Est, avec ses PC de corps d’armée (CA) et d’armée et qui serait appelée à devenir, le cas échéant, zone arrière d’armée. Elle n’a pas non plus les dimensions importantes de la région Atlantique. Elle réunit donc tous les caractères requis pour un déroulement satisfaisant de l’expérience.
L’aspect le plus apparent de la réforme « Armées 2000 » est celui d’un allégement et d’une rationalisation de notre organisation militaire territoriale qui ne comportera plus désormais que trois régions au lieu de six : Nord-Est, Atlantique, Méditerranée et neuf circonscriptions militaires de défense au lieu de vingt-deux divisions militaires territoriales. Mais, si importante soit-elle, cette réorganisation territoriale n’est pas l’objet essentiel de la réforme. En vérité, le plan « Armées 2000 », tel qu’il résulte des décisions du ministre de la Défense, informé par les travaux préparatoires de l’état-major de l’armée de terre et du contrôle général des armées, est un plan global, qui concerne les trois armées et la gendarmerie et tend à les organiser selon quatre principes : continuité temps de paix - temps de crise et de guerre, valorisation de la défense du territoire, responsabilité accrue des services, développement de la coopération interarmées.
La réforme « Armées 2000 » vise donc à mettre en place une organisation du commandement et des soutiens qui assure sans discontinuité le passage de l’état de paix à celui de crise ou de guerre. Elle consiste à transférer, dès le temps de paix, aux commandants des différentes forces la totalité des responsabilités de commandement et de soutien logistique. En contrepartie, une plus grande liberté d’action peut être donnée aux directeurs des services, dans l’organisation et le fonctionnement de leur chaîne d’établissements, pour remplir les missions fixées par le commandement. Tout cela suppose : une nouvelle répartition des attributions de commandement, une organisation différente des services et des soutiens. Bien que la réforme concerne l’ensemble des armées, on se limitera de façon générale dans cet article au cas de l’armée de terre, qui est évidemment la plus concernée en raison de ses liens avec le territoire.
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