Correspondance - La délivrance de Strasbourg
Le numéro de février de la Revue de Défense Nationale (p. 227) a publié sous le titre : « La délivrance de Strasbourg », un récit remarquable et vibrant de l’un des acteurs de ce haut fait d’armes. La note liminaire de la Rédaction affirme que la prise de Strasbourg, le 23 novembre 1944, « marque, en fait, le début de cette série de combats victorieux » qui devaient libérer l’Alsace. Cette affirmation ne semble pas conforme à la vérité historique.
Le 19 novembre 1944, à 17 h. 30, un groupement tactique de la 1re DB (Division blindée), aux ordres du chef d’escadrons Gardy, du 2e Chasseurs d’Afrique (RCA), atteignait le Rhin à Rosenau. Ce groupement comprenant l’escadron De Lambilly, du 2e RCA, la compagnie Chevillotte, du 2e Zouaves, la batterie Caire, du 2/68e régiment d’Artillerie, avait quitté Délie le même jour à midi et parcouru 60 kilomètres en livrant cinq combats. Le 20 novembre, à l’aube, la batterie Caire tirait sur le territoire allemand, vers Istein. Cet épisode semble bien constituer le premier haut fait de la libération de l’Alsace.
Le 21 novembre 1944, le CC3 (Combat command) de la 1re DB, aux ordres du général Caldairou, libérait Mulhouse, opération d’une haute portée militaire et psychologique, qui devait, d’ailleurs, attirer en Haute-Alsace une partie des forces allemandes, rendant ainsi moins ardue la mission de la 2e DB.
Il semble donc équitable de situer au 19 novembre le premier de la série des combats victorieux qui devaient aboutir, en février 1945, à la libération totale de l’Alsace. ♦