Cette décennie verra débuter le renouvellement d'une grande partie de la flotte de surface, avec la mise en service des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC), de deux frégates Horizon et du premier de série de la nouvelle classe de frégates multimissions (FMM). Le projet de loi de programmation militaire prévoit également le lancement d'un deuxième porte-avions. C'est donc un investissement majeur pour la défense, dans lequel la Marine nationale s'est engagée activement. Les réflexions conduites sur les évolutions des technologies navales et des systèmes socio-techniques d'exploitation des navires, en rupture avec celles utilisées jusqu'à présent qui n'avaient pas fondamentalement changé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ouvrent des voies significatives de réduction de coûts de possession et d'augmentation des taux de disponibilité. L'objet de cet article est de présenter les besoins de la marine et les solutions qui semblent les plus prometteuses en matière de construction, d'exploitation et d'entretien pour ces nouvelles générations de bâtiments de surface.
Les nouveaux bâtiments de surface
Après avoir consacré dans les vingt années précédentes l’essentiel de ses efforts à la construction des sous-marins nucléaires et du Charles-de-Gaulle, la Marine nationale doit désormais entreprendre le renouvellement de la plupart des bâtiments de combat de surface destinés à l’environnement du groupe aéronaval, à la sûreté de la force océanique stratégique et aux missions de projection. Deux bâtiments de défense antiaérienne font déjà l’objet du programme Horizon en coopération avec les Italiens, pour prendre la suite des frégates Suffren et Duquesne. Les vieux transports de chalands de débarquement (TCD) Orage et Ouragan vont quant à eux être remplacés par deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) d’une conception complètement nouvelle, conçus et construits en grande partie par les Chantiers de l’Atlantique.
Il s’agit aussi de préparer la nouvelle génération des unités qui remplaceront à partir de fin 2008, les avisos d’Estienne d’Orves et les frégates anti-sous-marines de type Tourville et Georges Leygues. Ce projet prévoit une série de 17 frégates multimissions déclinée en deux versions, l’une à vocation anti-sous-marine et l’autre destinée aux actions vers la terre. Le premier bâtiment de série devrait être admis au service actif en fin 2008.
Un deuxième porte-avions (PA 2) est également prévu dans le projet de loi de programmation militaire. Compte tenu du long délai qui le séparera du Charles-de-Gaulle, conçu dans les années 80-90, il serait illusoire de penser qu’il puisse être identique à ce dernier. À cet égard le retour d’expérience du TCD Sirocco est significatif : les spécifications de ce bâtiment étaient les mêmes que celles de la Foudre, dont il s’agissait de réaliser le sister-ship. Malgré cette volonté affichée et partagée, 60 % des équipements diffèrent de ceux de la Foudre construite seulement quelques années auparavant. Qui imaginerait d’ailleurs construire en 2010 une usine ou une voiture conçue trente ans auparavant ?
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