Un second porte-avions...
Le débat sur le deuxième porte-avions, animé par les milieux proches de la défense depuis de longues années, a fait l’objet de nombreuses publications – la revue Défense Nationale y a participé. On pouvait croire ce débat clos avec le vote de la loi de programmation militaire 2003-2008 : « Pour retrouver la permanence du groupe aéronaval, le projet de deuxième porte-avions sera lancé au cours de la période, en explorant les possibilités de coopération avec le Royaume-Uni ».
Il n’en est rien. Avec ce vote s’ouvrait un nouveau débat sur la nature dudit porte-avions et ses caractéristiques.
Faut-il un clone du Charles-de-Gaulle, à propulsion nucléaire ; c’est-à-dire construire demain un bateau conçu il y a vingt ans ? Faut-il profiter de la commande britannique de deux porte-aéronefs de tonnage voisin pour mettre en commun quelques études et développements ; c’est-à-dire un porte-avions de conception nouvelle, et probablement pas à propulsion nucléaire.
Le ministre de la Défense s’est exprimé à plusieurs reprises sur les choix des caractéristiques du futur porte-avions. Mme Michèle Alliot-Marie a notamment précisé que « ce choix ne doit reposer sur aucun dogmatisme, tous les paramètres, qu’il s’agisse du coût d’achat, du coût d’entretien, du coût de fonctionnement et de la permanence à la mer doivent être pris en compte ». Dès la promulgation de la loi de programmation, un groupe d’étude a été créé pour apprécier l’ensemble de ces questions. Les choix définitifs de construction – à propulsion nucléaire ou classique – seront arrêtés au cours de l’année 2003.
Dans le cadre de ce débat, le vice-amiral (2S) François Cluzel, qui a commandé la force navale participant à la mission Héraclès (Défense Nationale, novembre 2002), nous donne son éclairage. ♦