Emploi et instruction de l'aviation en URSS
Une des causes des succès militaires de l’U. R. S. S. a été l’effort intellectuel consacré, pendant la guerre même, à l’étude des événements et aux enseignements à en tirer. L’autorité militaire soviétique entend profiter de cette expérience, et la presse militaire consacre de nombreux articles à l’examen des méthodes qui y ont été employées. L’aviation a été l’objet de beaucoup de ces études. En voici un exposé sommaire.
Organisation générale. — Dans chacun des groupes d’armée, l’aviation était réunie en une Armée aérienne dont le chef avait la haute main sur tout l’emploi de l’aviation. La composition de cette armée aérienne et son importance variaient avec le rôle du groupe d’armées. Elle se composait de divisions ou de brigades soit homogènes, soit mixtes. Les Armées aériennes recevaient en renfort, selon leurs besoins, d’autres divisions ou brigades prélevées sur les réserves générales.
L’U. R. S. S. avait renoncé à l’emploi du bombardement stratégique, dont d’ailleurs l’action de l’aviation anglo-américaine la déchargea dès 1942. Tout l’effort de l’aviation soviétique porta donc sur la coopération étroite avec l’armée de terre et la marine : « L’organisation de cette coopération incombait d’ordinaire à des échelons très élevés, groupe d’armées ou armée, explique le colonel-professeur Lozovoï-Chevtchenko, rarement à un corps d’armée ou une division… La coopération peut se produire sous forme, soit d’appui, soit de subordination aux troupes terrestres pour l’exécution tactique… L’appui est le plus fréquemment employé, parce qu’il maintient la centralisation de l’aviation et son emploi dans le cadre du groupe d’armées, à qui il incombe d’assurer sa coordination avec les autres troupes à la demande de celles-ci. La subordination d’unités d’aviation ne se produit en général que pour des périodes limitées, et presque jamais à des unités d’infanterie, mais seulement conformément au plan du « chef de toutes armes (armée, corps d’armée, division), à qui elles sont attribuées ». Se basant sur ce plan, le chef de toutes armes et le commandant de l’aviation établissent, d’accord, le plan de combinaison des efforts précisant les détails d’emploi, jusqu’à celui de quelques avions dans le combat de bataillons et parfois de compagnies. Chacune de ces attributions d’aviation à une unité déterminée cesse avec la situation qui l’avait motivée.
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