Toutes les guerres comportent des énigmes. Il faut parfois attendre longtemps avant de pouvoir les résoudre. La vérité historique n’est connue qu’une fois la paix revenue. Documents diplomatiques, archives d’état-major, souvenirs des acteurs du drame offrent alors aux chercheurs soucieux de lumière les moyens de lever les coins du voile et de percer les mystères que les adversaires d’hier n’ont plus intérêt à laisser subsister.

La guerre de 1939 n’échappe pas à cette constatation. Il n’est pas, pour nous Français, d’énigme plus troublante que celle qui se posa à notre Haut Commandement au milieu de janvier 1940. À cette date. Hitler a-t-il voulu envahir la Belgique ? Les indices relevés constituaient-ils une feinte destinée à imiter les chefs français à faire sortir les forces alliées de leurs retranchements, et à faire jouer dans le vide les plans prévus en cas d’attaque allemande de la Belgique et de la Hollande ? L’adversaire a-t-il cherché à nous pousser les premiers à entrer dans ces deux pays ? Les renseignements recueillis annonçaient-ils, au contraire, en dépit du secret dont s’entourait l’ennemi, une offensive d’ensemble que les circonstances ramenèrent à décommander ? Telles sont les questions auxquelles diverses publications permettent de répondre aujourd’hui ⁽¹⁾.

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