Le contre-amiral Christian Girard, sous-chef d’état-major opération logistique de l’état-major de la Marine (EMM), rappelait récemment ⁽¹⁾ : « Les marins le savent bien, mais cela n’est jamais suffisamment affirmé, qu’il n’est pas de stratégie militaire efficiente, qui ne soit soutenue par une logistique opérationnelle organisée et efficace ; mais il n’est pas de logistique opérationnelle qui ne soit elle-même appuyée sur une logistique générale, qui intervient bien en amont dans la préparation des forces ».

Plusieurs événements récents ont souligné l’acuité de ce propos. En premier lieu, il y a eu la multiplication des opérations extérieures dans un cadre interarmées et international, qui a permis de mieux apprécier la réelle efficacité de la logistique opérationnelle dans la durée et dans l’éloignement, comme avec le déploiement du groupe aéronaval durant Héraclès. Deuxièmement la réforme de DCN a eu pour conséquence d’entraîner un arrêt de certaines prestations de logistique fournis par cette société, celles-ci n’étant plus au cœur du métier de la nouvelle entreprise. Ces tâches ont été reprises par les services de la Marine. Il y a eu, en particulier, le transfert des fonctions rechanges et expédition. Enfin la création de la structure miroir du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) à l’EMM a conduit à mettre en place une cellule chargée de la logistique opérationnelle (N4) en regard de celle interarmées (J4).

Toutes ces inflexions ont conduit à adapter les structures logistiques existantes autour de deux postures, une dite normale et l’autre dite renforcée. La posture normale vise à assumer les flux logistiques liés aux « activités-socles » de la Marine. Il s’agit en quelque sorte de la structure organique. La posture renforcée s’appuie sur les dispositions de la posture normale, mais l’adapte pour répondre aux besoins opérationnels. Cette adaptation tient aussi compte de la dimension interarmées ou internationale de l’opération.