Rémusat 1797-1875
Rémusat a traversé le XIXe siècle. Il en a connu pratiquement tous les régimes politiques, et beaucoup des grands hommes qui l’ont fait : les Napoléon, oncle et neveu, Talleyrand, La Fayette, dont il est le petit-gendre, mais aussi Thiers (que Victor Hugo appelait « Monsieur 1/3 »), Casimir Périer… Il fut plusieurs fois ministre. Il occupa notamment l’Intérieur sous Louis-Philippe, dont il fut assez proche. Les Affaires étrangères furent son dernier ministère, au lendemain de la guerre de 1870, qui lui valut de négocier en partie avec la Prusse les conditions de l’armistice. Député de la Haute-Garonne, il était également écrivain, éditorialiste, philosophe et chansonnier, il fut même capitaine de la Garde royale et académicien ; bref, un personnage étonnant.
Ses mémoires sont un témoignage passionnant sur les événements et les hommes de ce siècle… comme sur ses amours ! D’une famille de Marseillais ayant des attaches également dans le pays toulousain, Rémusat vécut longtemps à Paris avant de découvrir Lafitte, petit village de Haute-Garonne où son père acquit un château, et qu’il n’aima guère jusqu’à ce qu’il songeât à la députation, bien plus tard, mandé à cette fin par quelques Toulousains qu’il découvrit alors et aima beaucoup. Son installation à Lafitte lui inspire quelques pages fort drôles, ainsi qu’à sa femme Pauline, dans leurs échanges épistolaires.
Jacques Arlet met ainsi en scène un homme aussi attachant que brillant, aimant passionnément la politique et les femmes, mais aussi profondément humain, meurtri par la disparition de sa première femme puis d’un de ses fils. Cet homme mérite d’être connu et fréquenté, il y a beaucoup à en apprendre. ♦