La ville est au cœur des missions menées par les forces armées françaises aujourd’hui. Ces dix dernières années, les armées occidentales sont effectivement intervenues plusieurs fois sur ce terrain, par exemple à Sarajevo, Mogadiscio, Mitrovitsa, Kaboul et Bagdad. Et, il semble bien s’agir d’une tendance lourde du XXI^e siècle. Toutes les études et les simulations démographiques récentes prédisent qu’en 2025, près de 85 % de la population mondiale résidera en zone urbaine.

Les militaires français de l’Armée de terre, les premiers concernés par les interventions en ville de ces dernières années, s’intéressent à la manière de s’adapter au combat urbain de demain. Ils renouvellent leur doctrine et mettent en place un centre d’entraînement spécialisé à Sissonnes. De plus, la Délégation générale pour l’armement (DGA), en accord avec l’état-major de l’Armée de terre (EMAT), a lancé un plan structurant pour organiser la réflexion sur les équipements à développer ou à acquérir pour répondre aux menaces et aux risques caractéristiques du théâtre urbain.

Dans cette optique, en prenant comme point de départ les travaux américains existants, et sans prétendre à l’exhaustivité, nous présenterons certains enjeux posés par la zone urbaine à l’armée française. Et pour cause, comme tout terrain, la ville présente des avantages et des inconvénients qui requièrent une organisation militaire adaptée.