L'armée belge au Canal Albert (II)
Devant les renseignements parvenus de Berlin et les indices relevés à la frontière le 9 mai au soir, le G. Q. G. belge décrète l’alerte qui est communiquée aux unités peu après minuit. L’on passe immédiatement partout à l’exécution des dispositions prévues ; les troupes occupent leurs positions et procèdent notamment à l’amorçage des destructions. Nos hommes sont pourtant plus ou moins insouciants. Ils n’en sont plus à la première alerte. De plus, pour comble de malchance, un exercice d’alerte a été annoncé le 9 mai au soir à la division.
Brusquement, vers 3 h. 40, — heure d’été, — alors que le jour commence à poindre, un sourd grondement de moteurs, en direction de Maëstricht, éveille l’attention des occupants de la position. Quelques secondes à peine, et voici que le danger se précise. Dans le ciel pâle de l’aube, des nuées d’avions apparaissent. Arrivées au-dessus du canal, ces formations aériennes se disloquent dans tous les sens. Certains avions descendent lentement et atterrissent au milieu des points d’appui aux ponts. Surpris, nos soldats n’ont que le temps de se jeter sur leurs armes, tout en se baissant pour n’être pas décapités par ces appareils insolites. Ce sont en réalité les fameux planeurs desquels surgissent des hommes, armés jusqu’aux dents, qui se précipitent à l’attaque des îlots voisins de leur point de chute ainsi que des abris de destructions. À ce moment, il fait encore noir au sol.
Peu après, tandis que le jour se lève, des parachutistes s’abattent à l’intérieur du premier échelon et à l’arrière de celui-ci. Enfin, lorsqu’il fait à peu près clair, — soit vers 4 h. 10, — un bombardement violent, partiellement en piqué, met le comble à la surprise et au désarroi.
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