Du burnous rouge au burnous bleu - Les spahis du 1er Marocains dans la Grande Guerre
Découvrir ce livre, c’est tout d’abord prendre plaisir à parcourir les pages d’un bel ouvrage, un réel régal pour les yeux et les sens. L’abondante iconographie, les organigrammes, planches, cartographie et photographies appuient le texte sans l’alourdir ; une lecture essentielle pour la compréhension d’un passé, le nôtre, récent, glorieux, mais peu connu.
Ouvrir ce livre c’est suivre, pas à pas, dans la Grande Guerre ces hommes d’exception qui servaient la France. À chaque page tournée, s’animent ces combattants qui passent sans transition du galop fougueux des fantasia à la charge de cavalerie courageuse et disciplinée ; qui vivent, s’agitent, combattent, progressant inlassablement, bousculant l’ennemi, dans leur burnous rouge puis bleu, le tout devant nos yeux. Toujours prêts à s’élancer sur l’ennemi sur tous les terrains où la France était engagée ; engagements terribles où la bravoure, les qualités guerrières, le sens du devoir, la faculté d’adaptation, et l’intelligence au combat étaient leur guide.
En refermant cet ouvrage, le lecteur se rendra compte du silence revenu… Il constatera combien était vivante cette histoire. Le refermer c’est revenir des territoires inondés de soleil où l’on chevauche en silence, redoutant l’embuscade, dans le froid des tranchées, attendant l’ordre de monter à l’assaut. C’est quitter les bivouacs poussiéreux ; c’est ne plus entendre le bruissement de la nuit ; ne plus sentir l’odeur de la sueur, du cuir et des chevaux ; les hommes fatigués abandonnés à leurs doutes, revivant les combats du jour, appréhendant celui du lendemain, de la poussière retombée. En le refermant, vous risquez de vous épousseter…
Le format, les couleurs, les photographies actuelles des lieux y sont pour beaucoup. Ces redoutables Sipahis ou spahis venus de l’empire ottoman, endurants, dévoués et braves se couvriront de gloire. Originaires du Maroc, ils combattront en France en 1914, puis successivement en Grèce (1917), Albanie (1917-1918), Serbie puis l’Europe danubienne et la Thrace (1918-1920). Un livre d’Histoire néanmoins, avec la précision et la rigueur du chercheur. Une étude nécessaire pour comprendre les relations entre la France et le Maroc de cette époque.
« Un livre d’histoire partagée » précise le chef du Service historique de l’Armée de terre. Patrimoine militaire, patrimoine du Maroc et de la France qui se sont enrichis de leurs différences.
L’auteur a sorti de l’oubli ces redoutables spahis du 1er Marocains auréolés de la gloire gagnée dans la Grande Guerre, enveloppés dans le burnous bleu foncé des notables de leur pays. Les spahis de Valence sont leurs héritiers. ♦