Les « Arrières » (II)
Le problème de l’arrière intervient ou est intervenu non seulement dans des cas à peu près uniquement terrestres, mais aussi dans d’autres partiellement ou totalement maritimes.
Dans ce dernier genre il est intéressant de considérer la manœuvre Scandinave allemande d’avril 1940, la fameuse opération Weseruebung. L’Allemagne était désireuse de se rendre maîtresse de la péninsule Scandinave tant pour des raisons maritimes (obtention d’une route moins aléatoire vers l’Atlantique et d’une base d’opérations contre l’Angleterre) que pour des raisons économiques (contrôle partiel des importations de fer suédois). Elle pouvait d’abord, très facilement, s’emparer du Danemark et s’en servir comme d’une excellente base de départ. Ce pays était, en effet, hors d’état d’offrir même un soupçon de résistance, pour mille raisons matérielles et morales. Mais ensuite, quelle route suivre ? Attaquer en premier lieu la Suède, ou bien la Norvège ?
Attaquer d’abord la Suède était contraire à la bonne méthode constamment suivie. Aborder la Scandinavie de ce côté offrait bien l’avantage d’éviter de se heurter à la supériorité navale des Alliés, mais, outre que la Suède disposait de moyens militaires très supérieurs à ceux de sa voisine, on la mettait en mesure de mener la lutte dans les conditions les plus favorables, avec un arrière bien assuré, constitué par la Norvège, la mer et l’appui des secours alliés.
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