Après quatre ans d’existence, l’état-major de l’Union européenne (EMUE) connaît cette année une augmentation d’effectif d’environ un tiers, passant de 148 personnes à près de 200 officiers et personnel civil. L’accroissement rapide de l’activité opérationnelle de l’UE et la mise en place, depuis janvier 2005, d’une cellule civilo-militaire au sein de l’état-major viennent de conduire à une importante adaptation de sa structure, de ses fonctions et de son effectif pour faire face aux besoins européens des années qui viennent.

Si l’activité de l’état-major de l’UE est sensiblement en expansion, son environnement politico-militaire est aussi en évolution, mais des divergences de vues entre États membres demeurent sur les buts poursuivis. Alors que l’état-major est devenu de facto une forme d’archétype de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), la place qu’il occupe et celle qu’il est amené à prendre figurent parmi les enjeux d’un mouvement d’intégration européenne dans ce domaine, à la fois rapide et incertain.

Depuis ses débuts, l’orientation de la PESD a déjà évolué

Headline goal (1999)

Le premier Objectif global (Headline Goal), défini à Helsinki en décembre 1999, était logiquement issu des enseignements des conflits dans les Balkans, dans les années 90. Ses objectifs quantitatifs étaient adaptés à la recherche d’une capacité d’intervention pouvant aller jusqu’au niveau d’un corps d’armée (15 brigades, soit environ 60 000 hommes), déployables en 60 jours pour une durée allant jusqu’à un an. L’Objectif global s’est accompagné d’un plan d’action destiné, à terme, à combler les besoins capacitaires identifiés au moyen de quatre scénarios militaires préparés par l’état-major de l’UE et approuvés par les Quinze (prévention des conflits, évacuation de ressortissants, séparation des parties belligérantes par la force, aide humanitaire).