D’octobre à décembre 2004, une crise politique de première importance éclata en Ukraine. Dès le début, des événements graves ont été redoutés ; la stabilité de ce grand pays, voire de la région, pouvait être affectée. L’Union européenne ne pouvait pas rester insensible à ces affrontements qui se déroulaient à sa porte. La gestion de la crise devait mettre à l’épreuve sa conception tant d’une politique de bon voisinage que ses relations avec la Russie. Cette gestion de crise est aussi un exemple de la manière dont l’Union européenne peut s’appuyer sur ses membres les plus concernés pour se mouvoir aisément dans un écheveau d’intérêts.
L'engagement polonais en Ukraine au cours de la « Révolution orange »
Pour comprendre l’engagement polonais en Ukraine, il faut observer ses motifs, qui sont étroitement liés aussi bien à l’intérêt européen, respecté par la Pologne, qu’aux intérêts propres à Varsovie.
L’Ukraine est voisine de la Pologne. Cette affirmation, en apparence banale, constitue le point de départ de la pensée polonaise au sujet de l’Ukraine. Il faut donc porter attention au potentiel de l’Ukraine, un pays de 50 millions d’habitants, à peu près comme la France, qui dispose d’une industrie et d’une agriculture significatives. Au bord de la mer Noire, elle constitue une voie de transit surtout pour les livraisons énergétiques de l’Est de l’Europe et de la région de la mer Caspienne vers l’Europe occidentale. L’Ukraine est un pays jeune mais, indubitablement, il appartient à l’Europe sur le plan culturel et sur celui de la civilisation.
Recouvrant son indépendance en 1991, l’Ukraine a entamé un processus douloureux et plein de contradictions pour transformer son système par la mise en place de l’état de droit, de la démocratie et de l’économie de marché.
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