L’auteur nous fait ici le résumé détaillé du raid allié du 28 mars 1942 contre le port de Saint-Nazaire pendant la Seconde Guerre mondiale. L’opération Chariot avait pour objectif de neutraliser pour une longue durée les cales sèches et ainsi empêcher les Allemands d’y faire réparer le cuirassé Tirpitz, redoutable menace contre la navigation transatlantique des Alliés. Menés par le capitaine de frégate Ryder et le lieutenant-colonel Newman, 611 hommes (marins et commandos) entreprennent de remonter la Loire dans de simples vedettes en escortant un vieux destroyer (le Campbeltown) bourré d’explosif dont la mission est de s’échouer sur le caisson. Ce fait d'arme admirable pour la Marine britannique est aussi la dernière opération à l'aide de moyens non spécialisés, marque aussi le point de départ du développement de matériel adaptée pour les actions « amphibies ».
Pages d'histoire - Le débarquement de Saint-Nazaire (28 mars 1942)
La machine de guerre allemande broya, dès ses premiers assauts, toutes les armées qui n’avaient ni assez d’hommes, ni assez d’espace pour étouffer son élan. Seuls les Anglais purent se soustraire à la destruction en retrouvant l’abri de leur rempart maritime séculaire. Ils ne durent pas moins consentir des sacrifices douloureux qui eurent pour noms : Dunkerque, la Grèce, la Crète et qui les réduisirent momentanément à l’impuissance tout au moins dans le domaine de l’offensive.
La victorieuse bataille aérienne d’Angleterre écarta le spectre de l’invasion : la poussée germanique s’arrêta aux rives de la Manche. Les Britanniques reprirent des forces et purent alors penser à préparer ces assauts sous lesquels s’écroula finalement l’Allemagne. Il leur fallait, de nouveau, franchir la mer, par des opérations non pas entièrement nouvelles mais adaptées aux nouvelles conditions de guerre, que l’on a qualifiées d’« amphibies ». Elles nécessitaient une technique qui se développa progressivement pour atteindre à une sorte de perfection lors du débarquement de Normandie. Cette technique fut mise au point par une série d’opérations préliminaires dont la première fut l’attaque exécutée contre Saint-Nazaire dans la nuit du 27 au 28 mars 1942.
Cette attaque présente de ce fait un intérêt tout particulier. Elle fut, en outre, un admirable fait d’armes dont la Marine britannique est à juste titre orgueilleuse. Elle n’était connue jusqu’ici que dans ses grandes lignes. Un ouvrage récent du capitaine de frégate Ryder (1) qui la dirigea, permet de la reconstituer aujourd’hui dans ses détails essentiels.
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