Le développement durable est à la croisée des chemins, médiatisé jusqu’à l’excès comme une idéologie régulatrice de l’ensemble des dysfonctionnements socio-économiques. Croisée à une pluridisciplinarité de sciences, de cultures et de modes de vie, sa vision d’ensemble se retrouve brouillée, récupérée à la sauce partisane de chacun des grands acteurs (États, entreprises, ONG). Ce pessimisme n’est pas sans rapport avec la montée en puissance d’une mondialisation qui peine à conjuguer une croissance nécessaire à un cosmopolitisme financier des profits qui ne s’embarrasse plus de limites territoriales, culturelles ou éthiques. Le développement durable fait injonction de résister à une mondialisation globalisante et polymorphe, sans toutefois freiner le développement économique dans les sociétés précaires et paupérisées.
Développement durable : une métaphysique du temps présent
Sustainable development: a present-day metaphysical concept
Sustainable development is at a critical turning point, excessively mediatised as an ideology that can correct every socio-economic dysfunction. Situated at this crossroads, with its multifaceted sciences, cultures and lifestyles, its overall view is clouded by each of the major players (governments, companies, NGOs) acting in their own interests. Such pessimism is not unrelated to the rise in influence of a globalisation that is struggling to combine necessary growth with a profit-related financial cosmopolitanism itself no longer hindered by territorial, cultural or ethical boundaries. Sustainable development calls for resistance to generalised polymorphic globalisation, while not limiting economic development in unstable and impoverished societies.