Cinquante ans d’opérations de maintien ou de rétablissement de la paix n’ont pas permis de garantir l’efficacité requise. Cependant, ces missions restent le seul moyen d’éviter l’effondrement du droit dans de vastes parties du monde. C’est le cas de l’Afrique où les interventions de l’ONU sont indispensables en attendant le moment où les Africains pourront, par eux-mêmes régler leurs problèmes.
Maintien ou rétablissement de la paix en Afrique
Keeping or restoring the peace in Africa
Fifty years of keeping or restoring peace in Africa have not given any guarantee of the required effectiveness. However, these missions remain the only way to avoid the collapse of the rule of law across huge areas of the globe. This is the case for Africa, where UN interventions will be indispensable until the Africans can solve their problems themselves.
Un demi-siècle s’est écoulé depuis la première opération de paix de l’ONU, lors de la crise de Suez. Soixante autres opérations ont été lancées ensuite, seize sont encore en cours dont sept en Afrique. Cinquante ans d’expériences, d’expérimentations, de luttes incessantes de la part de l’ONU pour essayer de dégager un cadre d’engagement reconnu par tous et vaincre les réticences de tout ordre. Les résultats n’ont que très rarement été à la hauteur des espérances. L’ONU, par le rapport Brahimi, a dressé un bilan tout à fait lucide de la situation (1) ; des améliorations ont été apportées et vont continuer à l’être mais force est de constater que des situations sont bloquées par des intérêts et des structures de pouvoir, étatiques ou non étatiques, mais aussi par la violence de particularismes défensifs ou des universalismes conquérants, fanatiques et rivaux.
Il faut pourtant continuer à avancer car le continent africain est toujours à la recherche de la paix. Même s’il y a par endroits des signes encourageants, il reste à établir les bases d’un avenir marqué par l’essor du développement et l’instauration, partout, de systèmes politiques permettant la survie de tous. Les tumultes actuels et à venir ne peuvent être ignorés des responsables de la paix dans le monde.
Des décisions difficiles
Les négociations conduisant à l’engagement de l’ONU dans une opération de la paix sont toujours délicates car il n’existe pas de cadre juridique. Le droit d’ingérence, cher à Bernard Kouchner, a vécu dans sa conception initiale, il était trop volontariste et se heurtait au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, une des bases du fonctionnement de l’ONU. La notion de « responsabilité de protéger » a été avancée dans le rapport Brahimi et souvent reprise depuis par le Secrétaire général ; mais elle ne donne pas un blanc-seing et les confrontations, au sein du Conseil de sécurité, au sujet de la conduite à tenir envers des États où des situations insupportables sont avérées, restent toujours un problème difficile à résoudre.
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