L’année 2006 a vu l’aboutissement d’une longue réflexion concernant l’avenir de la revue Défense nationale et sécurité collective et le début de la mise en œuvre des décisions prises : Lire la suite

  p. 5-6

Stratégies africaines

Terre de contrastes – il faudrait parler des Afriques – le continent noir suscite une attention renouvelée. Ses fléaux récurrents (guerres, réfugiés, famine, pandémies du sida et du paludisme) y contribuent malheureusement. Pourtant, les crises ne doivent pas masquer les réelles avancées du processus de stabilisation en République démocratique du Congo, ou encore du dialogue national au Togo ou en Mauritanie. De même, infirmant l’idée d’une triste « exception africaine » en matière de développement certaines économies affichent un essor économique prometteur, à l’instar du Ghana ou du Botswana et surtout de l’Afrique du Sud, dont les nombreux atouts économiques, politiques, diplomatiques sont porteurs d’espoirs pour l’ensemble de la région australe mais aussi pour le continent africain tout entier. Lire la suite

  p. 7-8

Les résultats peu probants de la plupart des sorties de crise en Afrique et ceux, mitigés, de l’aide actuelle au développement, à caractère plutôt humanitaire, incitent à imaginer des systèmes mieux adaptés à la réalité. Lire la suite

  p. 9-14

Cinquante ans d’opérations de maintien ou de rétablissement de la paix n’ont pas permis de garantir l’efficacité requise. Cependant, ces missions restent le seul moyen d’éviter l’effondrement du droit dans de vastes parties du monde. C’est le cas de l’Afrique où les interventions de l’ONU sont indispensables en attendant le moment où les Africains pourront, par eux-mêmes régler leurs problèmes.

  p. 15-27

Le 3 juillet 2006, le Sénat publiait un rapport d'information de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, relatif à la gestion des crises africaines, faisant état de la position française en la matière et énonçant les fondements qui présideront la doctrine française dans les années à venir. Alors que s'affirme l'Union africaine et que l'Union européenne s'implique davantage, ce document expose le changement de cap opéré par la France dans sa relation avec un continent qui a beaucoup évolué depuis la fin de la guerre froide.

  p. 29-38

L’African Mission in Sudan (AMIS) a été mise en place au Darfour seulement deux ans après la création de l’Union africaine (UA). Initialement conçue comme une mission d’observation d’une centaine d’hommes, elle est progressivement à 3 000 puis à plus de 7 000 hommes, sans empêcher la dégradation sécuritaire de ces derniers mois. Cette opération n’est pas une entière réussite, mais l’échec doit surtout être imputé aux négociations politiques qui n’ont pu établir d’accord inclusif. Sur le plan des relations UE/UA, le bilan est également mitigé, mais des pistes d’amélioration existent.

  p. 39-47

La République démocratique du Congo (RDC) traverse une période cruciale de sa jeune histoire politique. En état de guerre larvée ou ouverte depuis 1994, la RDC a organisé sur son territoire les premières élections libres et démocratiques depuis plus de quarante ans. Les résultats publiés le 29 octobre dernier ont désigné Joseph Kabila président de ce pays grand comme l'ensemble de l'Europe occidentale. La Mission d'observation des Nations unies au Congo (Monuc) a accompagné le pays depuis 1999. Face aux risques de débordements durant la phase de transition démocratique, elle a sollicité l'aide de l'Union européenne. Cette dernière a accepté de déployer un contingent européen pour une durée de quatre mois. Son mandat se terminant le 31 novembre, un premier bilan de cette mission européenne peut être réalisé, notamment dans la coordination de son action avec l'ONU. Si la mission de l'UE a plus constitué en un soutien dans un domaine où l'ONU est fortement déficiente (force de réaction rapide) qu'une véritable collaboration, elle n'en demeure pas moins une étape intéressante dans le développement de la synergie entre ces deux organisations dans une opération de grande envergure.

  p. 48-54

Depuis quelques années, la France tend à multilatéraliser sa politique de sécurité et de défense en Afrique en privilégiant le cadre européen. Elle souhaite ainsi faire évoluer le programme de Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (Recamp), principal relais de sa politique, comme l'un des opérateurs de la PESD en Afrique. L'UE, de son côté, a développé un concept pour le renforcement des capacités africaines dans le domaine de la prévention et de la gestion des crises. L'un des objectifs de ce concept est d'accueillir les activités des États membres en la matière afin de mieux les coordonner. L'insertion de Recamp dans le concept européen est tributaire de la volonté des Africains et des États membres, mais également de la capacité de l'UE à absorber sur le plan institutionnel les différents piliers de Recamp et à mobiliser des ressources financières (Concept européen sur le renforcement des capacités africaines, paragraphe 66, 7 juillet 2006).

  p. 55-62

L’Afrique n’est pas seulement un cortège de réfugiés, et une succession de crises, Elle a mille et un visages et enregistre depuis trois ans une croissance se situant entre 4 et 5 %. Les exemples de réussite sont réels, au nord du continent (Tunisie, Égypte) et au sud Botswana, Afrique du Sud, qui accueillera la coupe du monde de football en 2010. L’Afrique décolle, elle ne se borne pas à vendre ses matières premières minérales ou ses énergies fossiles. Il faut sortir du pessimisme africain, investir dans l’homme, et les nouvelles technologies de communication, tirer un meilleur parti du riche réseau des organisations régionales. Des secteurs devraient être mieux soutenus, comme celui des chemins de fer, des ports, de la navigation fluviale. Les raisons d’espérer demeurent. Des nouvelles générations, mieux éduquées et formées reviennent investir en Afrique.

  p. 63-74

Un nouveau contexte pétrolier s’est installé en Afrique à la faveur de la hausse des cours des hydrocarbures. De nombreux acteurs américains, européens ou asiatiques rivalisent pour la maîtrise d’une scène pétrolière renouvelée par des découvertes récentes. Cette compétition risque de renforcer les effets pervers de l’or noir souvent observés dans les États fragiles : économies déstructurées, corruption généralisée, environnement et droits de l’homme bafoués. D’un autre côté, des initiatives internationales militent pour un comportement plus responsable des sociétés minières et des États impliqués dans les activités extractives, afin que celles-ci contribuent mieux au développement. Cet article vise à éclairer les perspectives dessinées par la rencontre de ces deux dynamiques contradictoires.

  p. 75-85

Jusqu’en 1994, la puissance sud-africaine n’a pu se déployer du fait de son isolement diplomatique, le régime de Pretoria se contentant d’objectifs géopolitiques limités où prédominaient les impératifs de sécurisation de ses frontières et de ses « populations » blanches. Lire la suite

  p. 87-94

Le premier sommet entre la République populaire de Chine (RPC) et les États d’Afrique s’est tenu à Pékin du 3 au 5 novembre 2006, réunissant 48 délégations d’États africains, dont 24 chefs d’État. Ce sommet marque le retour politique de la Chine sur le continent africain, après un certain repli politique au tout début du processus de sa modernisation lancée en1978. Lire la suite

  p. 95-192

Au lendemain de la révolution de 1949, la Chine s’intéressa à l’Afrique et commença à exporter son idéologie « tiers-mondiste » en direction des nouveaux pays indépendants et des peuples encore sous domination coloniale. Elle soutint l’Algérie, la Tunisie et le Maroc lors de la conférence de Bandung en 1955 et établit des relations diplomatiques avec l’Égypte le 30 mai 1956. Les années 60, marquées par la rivalité sino-soviétique, se traduisirent par le soutien de Pékin à des mouvements indépendantistes. Après plusieurs décennies de cette guerre idéologique, place aujourd’hui à la guerre économique. La Chine est le troisième partenaire commercial de l’Afrique après les États-Unis et la France, et les échanges commerciaux sino-africains ont atteint 50 milliards de dollars en 2006.

  p. 103-110

Si la présence de la Chine en Afrique fait désormais l’objet de fréquentes publications, le rôle de l’Inde sur le continent noir ne suscite pas pour le moment autant d’intérêt. Pourtant, la diplomatie de New Delhi se montre également particulièrement active sur le continent noir depuis quelques années. Cette stratégie d’influence répond à deux objectifs, énergétique et diplomatique.

  p. 111-117

Dès les premières vagues de décolonisation, les États africains et Israël nouent des relations sur le fondement de représentations partagées. Ces liens évoluent fortement au gré de l’actualité internationale et de l’émergence d’Israël comme puissance incontestée du Moyen-Orient. Cette stature nouvelle consacrée par les guerres des Six-jours (1967) et du Kippour (1973), ainsi que la traduction de la guerre froide sur le continent mettent fin à cet attrait réciproque, ce à l’exception notable de l’Afrique du Sud dont les relations avec l’État hébreu ont été pourtant longtemps surestimées. C’est seulement dans les années 90 que s’amorce le rétablissement d’une certaine normalité entre les États du continent et Israël.

  p. 118-124

Eufor RD Congo a marqué le premier engagement militaire allemand en tant que nation-cadre européenne en Afrique. 2006 voit également la publication du nouveau Livre blanc sur la politique de sécurité qui remplace un précédent Weißbuch zur Sicherheitspolitik datant de douze ans. Dans le cadre de ses prochaines présidences du G8 et de l'Union européenne, Berlin fera figurer l'Afrique parmi ses priorités. Il s'agit de l'occasion de revenir sur l'approche allemande en matière de paix et sécurité sur ce continent. Lire la suite

  p. 125-133

Repères - Opinions - Débats

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le vieillissement va frapper la quasi-totalité de la planète au cours du XXIe siècle. Un phénomène d’une telle ampleur ne peut manquer d’avoir des conséquences inimaginables. L’homme ne sera plus le même. Car il n’a pas encore appris à vieillir collectivement.

  p. 135-145

Chroniques

  p. 147-148
  p. 149-150
  p. 151-154

Bibliographie

Chercheur à l’Institut français de géopolitique, l’auteur affiche clairement dans cette étude son parti pris pour l’Otan. Manifestement hostile à la politique d’autonomie stratégique gaullienne et à l’émergence d’une Europe de la défense dégagée de l’orbite américaine, l’auteur envisage l’alliance euro-américaine comme la seule réponse possible aux défis sécuritaires post-11 septembre. Sa proximité avec la pensée « réaliste » des néo-conservateurs américains est assez explicite. Il reprend d’ailleurs comme motif structurant le syllogisme du « fossé » budgétaire-capacitaire entre Américains et Européens développé par Robert Kagan dans son livre La Puissance et la faiblesseLire la suite

  p. 155-156

Levent Ünsaldi : Le militaire et la politique en Turquie  ; L'Harmattan, 2005 ; 353 pages - Pierre Morisot

Fortement documenté, appuyé sur de nombreux tableaux chiffrés, cet ouvrage arrive à point nommé, puisque le sujet de l’intégration européenne du pays occupe en ce temps les chancelleries et les gazettes. Or, deux éléments plus ou moins contradictoires sont régulièrement mis en avant dans le débat : d’une part, l’apport éventuel d’une population nombreuse et majoritairement musulmane susceptible de déséquilibrer les fondements culturels de l’Union ; d’autre part, la présence d’une armée puissante, gardienne vigilante de la doctrine laïque d’Ataturk. Lire la suite

  p. 156-157

Jean-Luc Bessson : Les cartes du crime  ; Puf, 2004 ; 290 pages - Pierre Morisot

Cet ouvrage consacré à la lutte contre l’insécurité ne saurait laisser indifférent en une époque où, sous toutes ses formes, ce fléau occupe les esprits, même si on imagine que les tire-laine du temps passé n’étaient pas des enfants de chœur. Lire la suite

  p. 157-158

Dario Battistella : Retour de l'état de guerre  ; Armand Colin, 2006 ; 304 pages - Thomas Lindemann

Quel est l’apport des théories des relations internationales dans l’explication des conflits contemporains ? Tel est le défi relevé par Dario Battistella qui se propose d’examiner la guerre américaine contre l’Irak (2003). L’ouvrage est structuré en trois parties. L’auteur affirme d’abord la lente maturation de l’anarchie internationale évoluant d’un système hobbien vers une anarchie lockienne (les États respectent leur souveraineté tel que dans le système westphalien) voire kantienne (les États s’identifient partiellement les uns aux autres). La deuxième partie mesure la rupture que constitue la guerre américaine contre l’Irak dans cette maturation en se posant la question provocatrice : « retour de l’état de guerre » ? Enfin, la troisième partie examine les causes de la guerre américaine contre l’Irak en insistant notamment sur l’existence d’un lobby pétrolier et de l’industrie lourde s’alliant avec les idéologues, les néo-conservateurs aspirant à une véritable croisade de la démocratie. Lire la suite

  p. 158-160

Pascal Bruckner : La tyrannie de la pénitence - Essai sur le masochisme occidental  ; Grasset, 2006 ; 258 pages - Olivier Kempf

Voici un ouvrage roboratif, surtout pour ceux qui ont dû supporter, des années durant, d’innombrables leçons de morale sur (au choix) le prolétariat, le tiers-monde, le chauvinisme, les réactionnaires, l’esclavage, la colonisation, entre autres sujets où le conformisme germano-pratin exerçait la direction des esprits. Pourtant, l’auteur n’est pas un nouveau Faurisson écrivant un nouveau révisionnisme de mauvais aloi. « Juste une mise au point » comme dit la chanson, qui intervient peut-être tardivement, mais avec du talent, du style et de la clairvoyance. Lire la suite

  p. 160-161

Jean-Pierre Maulny : La guerre en réseau au XXIe siècle - Internet sur les champs de bataille  ; Éditions Le Félin, 2006 ; 120 pages - Eugène Berg

Résumer en quelques chapitres, brefs et concentrés la nouvelle forme de guerre en réseau qui a fait suite à la RMA (Révolution dans les affaires militaires) n’était assurément pas chose facile tant il est vrai que les écrits de synthèse manquent encore sur le sujet en français. C’est le pari qu’a tenu et réussi le directeur ; adjoint de l’Institut de relations internationales, expert en industrie de l’armement et en politique de défense. Lire la suite

  p. 161-163

Jean Soublin : Lascaris d'Arabie (roman)  ; Phébus libretto, 2006 ; 215 pages - Claude Le Borgne

Saluons la réédition, en format de poche, d’un superbe roman historique. Lascaris de Vintimille est un joli héros. De très noble ascendance, né à Nice, chevalier de Malte, l’aventure le rejoint à Alep, où il mène, en 1806, la vie d’un Levantin médiocre. Le titre évoque Lawrence d’Arabie. Et pour cause : chargé d’une mission imprécise par le consul de France à Alexandrie, Lascaris se met en tête, cent ans avant Lawrence, de soulever les Bédouins de Syrie contre les Ottomans afin de préparer la voie aux armées impériales. Ainsi se réaliserait le rêve qu’on prête au Bonaparte de la campagne d’Égypte. Lire la suite

  p. 163-164

Abdi Nourredine : Algérie, Maghreb. Le pari méditerranéen  ; Éditions Paris-Méditerranée, 2006 ; 322 pages - Emmanuel Dupuy

2003 marquait l’année de l’Algérie en France. 2005, le 10e anniversaire du Processus euroméditerranéen dit de Barcelone, tandis que 2006 semblait confirmer un net refroidissement des relations diplomatiques entre Paris et Alger. Lire la suite

  p. 164-165

Alain Denizot : La bataille de la Somme  ; Perrin, 2006 ; 227 pages - Pierre Morisot

On sait qu’Alain Denizot s’est déjà beaucoup penché sur le dramatique sujet de la Grande Guerre. Dans cet ouvrage, paru dans l’abondante et variée collection Tempus, il aborde cette terrible bataille de la Somme dont on parle relativement peu chez nous et qui fut pourtant, et à la même époque, exactement symétrique de celle de Verdun. Lire la suite

  p. 165-166

Revue Défense Nationale - Janvier 2007 - n° 693

The somewhat unconvincing results of most crisis resolution efforts in Africa, and the mixed results from current development assistance projects, suggest that systems better adapted to present-day realities need to be thought out. A French interministerial team is working on a tool for crisis resolution and development as a long-term solution: a civic development service. Based on French experience in youth training, but also schemes currently in hand in Africa, the aim is to allow the youth of Africa to become, or become once again, what it should be: the continent’s number one asset.

Fifty years of keeping or restoring peace in Africa have not given any guarantee of the required effectiveness. However, these missions remain the only way to avoid the collapse of the rule of law across huge areas of the globe. This is the case for Africa, where UN interventions will be indispensable until the Africans can solve their problems themselves.

On 3 July 2006, the French Senate published a report by the Foreign Affairs, Defence and Armed Forces Committee on the management of African crises, summarising the French position in this area and setting out the fundamentals that will determine French doctrine in the years to come. In a context marked by an assertive African Union and the European Union’s growing involvement, this document explains France’s change of course in its relations with a continent which has greatly changed since the end of the Cold War.

The African Union Mission in Sudan (AMIS) was set up in Darfur just two years after the creation of the African Union (AU). Initially intended as a 100-strong observation mission, it increased progressively to 3,000 and now numbers over 7,000 yet has been unable to prevent the degradation in the security situation seen in recent months. The operation has been less than a complete success but the failure stems largely from the inability of political negotiations to arrive at an inclusive agreement. Relations between the EU and the AU are not what they might be but there are possibilities for improvement.

The Democratic Republic of the Congo (DRC) is going through a critical period in its young political life. In a latent or open state of war since 1994, the DRC has recently held the first free and democratic elections on its territory for more than 40 years. The results published on 29 October 2006 confirmed Joseph Kabila as president of this country that covers an area the size of the whole of Western Europe. The UN Mission in the DR Congo (MONUC) has provided support to the nation since 1999. Faced with potential unrest during the democratic transition phase, it sought help from the European Union. The latter agreed to deploy a European force for a period of four months. As its mandate ended on 30 November, it is appropriate to draw initial conclusions concerning the achievements of this European mission, especially relating to the coordination of its operations with the UN. While the EU task was more to provide support in an area where the UN was seriously deficient (quick response forces) than to act in full collaboration, it none the less remains an interesting stage in the development of a synergy between these two organisations in a large-scale operation.

For some years France has been moving towards a multilateral approach in its security and defence policy in Africa, by favouring a European framework. France would like its RECAMP programme (Reinforcement of African Peacekeeping Capabilities), the chief vector of its own policy, to evolve as one of the elements of ESDP (European Security and Defence Policy) in Africa. For its part, the European Union (EU) has drawn up a concept for the reinforcement of African capabilities in the field of crisis prevention and management. One of the aims of this concept is to help coordinate the efforts of member-states in this area. Integrating RECAMP with the European concept depends on the willingness of the Africans as well as the member states, and also on the EU’s ability to absorb the different ‘pillars’ of RECAMP on an institutional basis, and to mobilise the financial resources (European Concept for Reinforcement of African Capabilities, para. 66, 7 July 2006).

A new oil scene is emerging in Africa, thanks to the rising price of petroleum products. Many players, American, European or Asian, are competing to dominate this scene, given fresh impetus by recent discoveries. This competition risks compounding the perverse effects of black gold so often observed in weak states: distorted economies, generalised corruption, damaged environments and human rights abuses. On the other hand, a number of international initiatives are encouraging more responsible behaviour amongst mining companies and states involved in the extraction process, with a view to making them contribute more effectively to development. This article attempts to clarify the prospects opened up by the encounter between these two contradictory movements.

Prior to 1994, South Africa’s diplomatic isolation prevented it from exerting any influence; the Pretoria regime had to content itself with limited geopolitical objectives, dominated by concerns about the security of its borders and of its white ‘populations’. The new South Africa has resolutely turned its back on this legacy. The end of apartheid and the emergence of the ANC mark the return of Pretoria to both the world and African stages. The new regime often presents itself as a mediator in conflicts in sub-Saharan Africa and presses for reform of the Organisation of African Unity (OAU), now the African Union (AU). It is also deeply involved in the wide-ranging political discussions associated with the New Partnership for Africa's Development (NEPAD) and the ‘African Renaissance’. South Africa now has a solid presence in international organisations; it has taken on the role of advocate for multilateralism, and pleads Africa’s cause in all international forums. This wide-ranging activism is viewed with suspicion by certain African nations, who are quick to see in South Africa the stirrings of domination. There are even signs of irritation amongst the major Western powers. And then there is of course the gap between ambitious plans and their implementation.

The first summit between the People’s Republic of China (PRC) and the countries of Africa was held in Beijing between 3 and 5 November 2006, attended by 48 delegations, including 24 heads of state. This summit marks the return of China to the African continent after a degree of political withdrawal at the very beginning of its modernisation process that dates back to 1978. China’s aim is to develop long-term Sino-African relations as part of a global strategic partnership. This is accompanied by a spectacular economic initiative in Africa and marks the conclusion of a cycle that began with the publication of a white paper on China’s African policy (11 January 2006) and has been punctuated by a series of high-level visits.

Just after the revolution in 1949, China became interested in Africa and began exporting its pro-Third World ideology to both newly independent countries and those still under colonial domination. China supported Algeria, Tunisia and Morocco at the Bandung Conference in 1955, and established diplomatic relations with Egypt on 30 May 1956. During the 1960s, an era marked by Sino-Soviet rivalry, Beijing gave its support to separatist movements. Following several decades of this ideological war, economic war has now taken over. China is Africa’s third largest trading partner after the United States and France, and Sino-African trade reached $50 billion in 2006.

While China’s presence in Africa is frequently commented upon, for the time being India’s role in the Dark Continent does not arouse the same interest. Nevertheless, New Delhi has also been particularly active in recent years. Its strategy has two principal facets: energy supplies and diplomatic influence.

The first wave of decolonisation saw African countries and Israel establishing relations on the basis of shared diplomatic missions. These links evolved significantly, reflecting international events and Israel’s emergence as a major power in the Middle East. Its new stature, confirmed by the Six-Day War (1967) and that of Yom Kippur (1973), together with the echoes of the Cold War on the continent, put an end to this mutual attraction; a notable exception to this is South Africa, whose relationship with Israel has, however, long been overrated. It is only since the 1990s that a more normal situation between African countries and Israel has started to emerge.

The Democratic Republic of the Congo EUFOR (EUFOR DRC) marks the first German military engagement as a European framework nation in Africa. 2006 saw the publication of a new white paper on the security policy that will replace the preceding Weissbuch zur Sicherheitspolitik that dates back 12 years. In the context of its presidencies of the G8 and the European Union, Berlin will include Africa among its priorities. Now is the time to re-examine the German approach to peace and security in that continent. Berlin is aware of the inescapable need for a common response in the face of the long-term global issues raised by a continent undergoing profound social and demographic changes. Like Paris, it is participating in the definition of concepts designed to implement the European Union’s African Strategy of December 2005. However, as far as the peace and security aspects of this strategy are concerned, some ambiguity in the Franco-German position remains.

For the first time in the history of humanity the ageing of the population will hit virtually the entire planet in the course of the twenty-first century. A phenomenon of such magnitude cannot but have unimaginable consequences. Man will never be the same again, for men have yet to learn to grow old together.

Book reviews

Revue Défense Nationale - Janvier 2007 - n° 693

L’année 2006 a vu l’aboutissement d’une longue réflexion concernant l’avenir de la revue Défense nationale et sécurité collective et le début de la mise en œuvre des décisions prises :

– la rédaction et le dépôt des nouveaux statuts autorisant l’accès à des financements innovants et l’ouverture de l’association à de nouveaux membres, personnes physiques et morales ;

– la modernisation de la gestion comportant, entre autres l’évolution du site Internet et le paiement en ligne, l’édition et la diffusion numérique en français et en anglais, ainsi que la simplification des tarifs ;

– la publication des premiers numéros de l’édition anglaise, laquelle doit permettre d’accroître le lectorat au-delà du cercle francophone, de diffuser dans le monde anglo-américain une pensée stratégique originale par rapport à la réflexion dominante et enfin de nourrir la réflexion d’un lectorat anglophone non américain.

* * *

L’année 2007 est lourde d’échéances nationales et internationales.

En France, il faut espérer que les électeurs choisiront la personne qui aura les capacités politiques de convaincre nos concitoyens que le choix n’est pas « le monde et nous », mais « le monde est en nous ». Cet homme ou cette femme devra avoir le courage de mettre en œuvre les réformes structurelles seules capables de nous faire retrouver notre place au sein de l’Union européenne.

À l’international, la situation aux Proche et Moyen-Orient n’incite guère à l’optimisme. La recherche active de solutions, quels que soient les acteurs qui consentiraient à s’engager, va sans doute laisser la place à une « gestion glauque » de plusieurs années.

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Le pire n’étant jamais certain, je profite de ce début d’année, avec le Comité d’études de défense nationale et le personnel de la revue, pour vous présenter nos meilleurs vœux familiaux et professionnels. ♦

Christian Quesnot

Revue Défense Nationale - Janvier 2007 - n° 693

La RDN vous invite dans cet espace à contribuer au « débat stratégique », vocation de la Revue. Cette contribution doit être constructive et doit viser à enrichir le débat abordé dans le dossier. C’est l’occasion d’apporter votre vision, complémentaire ou contradictoire. Vos réponses argumentées seront publiées sous votre nom après validation par la rédaction.

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