The presidential election
Éditorial
Pour la première fois en 2002, le Comité d’études de défense nationale avait demandé leur « profession de foi » concernant la défense et la sécurité collective à quatre candidats à la magistrature suprême.
Réélu à cette occasion, le président Chirac a annoncé, le 11 mars 2007, dans une allocution digne et empreinte d’émotion, qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. MM. Chevènement et Jospin se sont ralliés à la candidature de Mme Royal. Parmi les quatre, seul M. Bayrou est à nouveau candidat.
Pour la deuxième fois le Comité d’études de défense nationale a demandé, fin janvier 2007, leur « profession de foi » aux quatre candidats en tête dans les sondages (MM. Bayrou, Le Pen, Mme Royal et M. Sarkozy). La correspondance qui leur a été envoyée, accompagnée de questions particulières, figure à la suite de cet éditorial.
Les réponses, hormis celles de M. Le Pen, présentent un tronc commun, même s’il existe des différences de sensibilité concernant l’intérêt porté à la communauté de défense ou le volontarisme européen. Les responsables politiques affirment être conscients de la volatilité des menaces, de la dangerosité et de l’instabilité potentielle du monde.
Le président, le gouvernement et les élus de la nouvelle législature, qui seront plus étroitement associés aux affaires de défense et de sécurité, devront conduire une réflexion d’autant plus difficile que le sujet s’est largement complexifié depuis la montée en puissance d’un terrorisme non étatique d’une grande plasticité, tenant en échec des armées conventionnelles de haute technologie, à l’adaptabilité et à la réactivité insuffisantes.
Nul doute que la manière traditionnelle d’aborder et de concevoir Livre blanc et lois de programmation est obsolète.
Un important investissement dans la réflexion stratégique de niveau européen, sans commune mesure avec les travaux antérieurs, doit précéder les travaux capacitaires débouchant sur la conception de programmes d’équipements aux performances « incrémentales » afin d’éviter deux écueils coûteux : la mise en service tardive d’équipements inadaptés et la multiplication de « crash » programmes.
Nous publions dans ce numéro plusieurs articles pouvant éclairer la réflexion des candidats : l’intervention du général Jean-Louis Georgelin au colloque « Paix et défense », ou la chronique « Défense en France » portant sur le service civique par exemple.
La revue Défense nationale et sécurité collective continuera à contribuer à la réflexion en traitant dans un prochain numéro les retours d’expérience dans différents pays et les nouvelles doctrines d’emploi des forces en gestation. ♦