La France joue déjà un rôle de premier plan dans une Otan profondément transformée. Sa participation pleine et entière aux structures de l’organisation aurait avant tout une signification politique vis-à-vis de ses partenaires, en vue de démontrer la complémentarité entre l’Alliance et le développement d’une politique européenne de sécurité et de défense qui reste toujours notre objectif prioritaire. Le débat sur la modification de notre positionnement ne doit cependant pas occulter les enjeux majeurs portant sur la nécessaire clarification des missions de l’Alliance et sur sa capacité à faire face aux actuels défis de sécurité.
La France et l'Otan : vers quelle rénovation ?
France and NATO: what kind of renewal?
France already plays a leading role in a vastly changed NATO. Its full participation in the Organization’s structures would above all have a political significance vis-à-vis its partners, aimed at demonstrating the complementarity between the Alliance and the development of European Security and Defence Policy, which is still our priority objective. Yet the debate on changing our position must not obscure the big issues: clarification of the Alliance’s missions and its ability to deal with today’s security challenges.
« Je souhaite que dans les prochains mois nous avancions de front vers le renforcement de l’Europe de la défense et vers la rénovation de l’Otan et donc de sa relation avec la France. Les deux vont ensemble. Une Europe de la défense indépendante et une organisation atlantique où nous prendrions toute notre place » (1). En s’exprimant ainsi devant la conférence des ambassadeurs le 27 août 2007, le président de la République lançait le débat sur la « réintégration » de la France dans l’Otan, en vue de décisions susceptibles d’être annoncées lors du sommet des soixante ans de l’Alliance prévu en 2009 à Strasbourg et Kehl.
Rupture fondamentale dans notre politique étrangère et de défense pour les uns, simple aboutissement logique d’une évolution engagée dès la fin de la guerre froide pour les autres, cette perspective suscite volontiers la controverse, sans que les termes de la question soient toujours clairement formulés, au risque d’en occulter les véritables enjeux.
En effet, bien que la France ait contribué à la création de cette organisation régionale de sécurité unique en son genre, et que depuis près d’une quinzaine d’années nos armées aient été engagées sous sa bannière dans plusieurs théâtres d’opérations, l’Otan, son fonctionnement et les actions qu’elle conduit restent dans notre pays relativement mal connus. Beaucoup d’idées reçues circulent. Des représentations héritées du passé perdurent et les esprits n’ont pas toujours pleinement pris en compte les évolutions fondamentales liées à l’engagement de l’Otan dans les opérations de gestion de crise.
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