NDLR : Rappelons une fois de plus que nos articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et que celui-ci n’est, à notre avis, qu’une thèse que nous versons au grand débat, institué dans cette revue, sur le meilleur emploi des forces armées.
Des chars ou des avions ?
Le 14 juillet 1789, le carnet personnel de Louis XVI porte cette simple note : « Rien. N’ai pas chassé. » Il est à présumer que lorsqu’ils dépouilleront les dossiers de la pensée militaire à l’issue de la guerre 1939-1945, les historiens de l’avenir s’étonneront à leur tour de notre ingénuité.
Aujourd’hui, comme alors, une révolution est en train de s’inscrire au livre de l’histoire : nous voulons dire celle qu’introduit dans l’art de la guerre l’utilisation de la troisième dimension. À la manœuvre sur les flancs s’ajoute désormais la possibilité d’enveloppement vertical ; au souci de la sûreté terrestre s’ajoute désormais celui de la sûreté aérienne ; et, en reconnaissant au facteur aérien cette « influence tyrannique » qu’il exerce sur les opérations, et qu’on a déjà reconnue généreusement à l’arme automatique, au terrain, au char, à la logistique et à combien d’autres, on s’estime quitte. Nous nous proposons ici de montrer en quoi consiste cette révolution ; comment on n’en tient jusqu’à présent qu’un compte dérisoire ; et enfin à quelle solution hardie la France doit en venir, si elle ne veut pas revoir mai-juin 1940… en deux semaines.
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