NDLR : Rappelons une fois de plus que nos articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et que celui-ci n’est, à notre avis, qu’une thèse que nous versons au grand débat, institué dans cette revue, sur le meilleur emploi des forces armées. Lire les premières lignes
Le sens du Plan Monnet n’a pas toujours été exactement reconnu. La responsabilité n’en incombe certes pas au Commissariat du Plan, qui a eu un souci constant d’informer l’opinion, estimant que cette confiance témoignée aux capacités de jugement de chaque citoyen était le propre d’une démocratie digne de ce nom. De plus, le Commissariat n’a pas ménagé ses efforts pour intéresser à l’œuvre toutes les forces vives de la nation, entrepreneurs, techniciens, ouvriers. Mais cette popularité a peut-être nui au plan, car elle a suscité à son égard des prises de position fondées, non sur une appréciation des mérites intrinsèques de l’œuvre, mais sur des éléments passionnels. Dans les articles de presse, comme à la tribune du Parlement, le débat a, la plupart du temps, dévié ; les opinions se sont affrontées sur l’idée du planisme, prôné par les uns, abhorré par les autres, comme le système d’organisation économique correspondant à un certain ordre politique et social. Lire les premières lignes
De 1919 à 1933, c’est l’Allemagne du Grand État-major, des associations paramilitaires et des partis nationalistes impénitents, qui absorbe l’attention du « S. R. ». Tâche facile : l’Allemagne, occupée jusqu’en 1930, est une place livrée à toutes les investigations. 2e Bureau et S. R. prennent sans peine le pouls de « l’Allemagne du refus » et avertissent le Commandement français de la reconstruction progressive de sa puissance militaire. Ils en donnent le canevas. Certains bulletins du 2e Bureau de cette époque sont terriblement prophétiques ; ils font reparaître la guerre à nos portes quand les dernières illusions du contrôle s’envolent. Nous savons que l’État-major allemand médite de poser, force en main, la question des frontières (1) quand, en 1933, Hitler prend le pouvoir. Le Führer, annonce le 2e Bureau, va donner à la revendication allemande un tour autrement incisif. Mais, répétons-le, en ce temps-là les secrets allemands couraient les rues. Lire les premières lignes
L’histoire de la colonisation par les Européens des pays riverains de l’Océan Indien ressemble à une série de parties d’échecs qui, depuis des siècles, se jouent entre la Grande-Bretagne et la France. L’enjeu d’une de ces parties était le contrôle de la sortie de la Mer Rouge. La Grande-Bretagne rêvait de s’assurer la main-mise totale sur le détroit de Bab-el-Mandeb. Elle n’y est pas parvenue. La France, en s’établissant à la Côte française des Somalis, en créant et en développant le port de Djibouti, a brisé ce monopole. Lire les premières lignes
Dans cette conquête de l’Algérie qui restera l’une des grandes œuvres françaises du siècle dernier, un héros autochtone aura symbolisé, plus de quatorze années durant, la résistance des populations arabes, ce fut Abd-el-Kader. Aucun des adversaires que nous rencontrâmes au cours de cette lente pénétration à travers le pays africain ne le dépassa en témérité, en astuce, en bravoure, et, il faut bien le dire aussi, en noblesse d’âme. Demeuré notre ennemi pendant des années, contraint par la nécessité de déposer les armes et de se rendre à nous — et avec quelle dignité le fit-il ! — il sut conserver, toute sa détention, le souvenir ému de notre générosité à son égard. Bien mieux : retenu par nous en Syrie, il protégea les Chrétiens contre les Musulmans, lors du grand soulèvement de 1860, mettant au service de nos compatriotes assaillis toute son autorité, tout son prestige, si bien que la plaque de grand officier de la Légion d’honneur qui lui fut décernée à cette occasion apparut comme le juste témoignage de notre reconnaissance. Cas assez rare dans l’Histoire, où le vaincu ne redoute pas de s’allier à son vainqueur, succombant sous sa séduction. Lire les premières lignes
Chroniques
À propos de l'article du général Laffargue de mars 1950. Lire la suite
Bibliographie
Notre enseignement supérieur s’est inspiré avant et après la guerre de 1914-1918 de méthodes diamétralement opposées. Tandis qu’avant 1914 l’enseignement tendait à développer la personnalité des élèves, en ouvrant à leur esprit critique le champ d’interprétation des principes napoléoniens, l’après-guerre nous offrit le spectacle d’une soumission autoritaire non aux principes, dont la guerre venait de révéler la pérennité, mais aux procédés d’exécution, imposés par la nature des opérations et l’état de l’armement. La sclérose intellectuelle, qui en résulta, fut sanctionnée en 1940. Lire la suite
C’est vers les sommets à l’atmosphère sereine et aux vues lointaines, que le général Weygand attire ses lecteurs. Il nous décrit, en un style aussi vigoureux, précis et sobre que sa pensée, les événements dont il fut le témoin et l’acteur, laissant dans l’ombre les faits qui ont échappé à son contrôle, condition d’une loyale objectivité. Lire la suite
Edmond Delage, rédacteur en chef de cette Revue, vient d’ajouter un livre à ceux qui connurent jadis tant de succès, notamment le Drame du Jutland, la Tragédie des Dardanelles, la Guerre sous les mers. Avec le grand talent qu’on lui connaît et la compétence qui ont fait sa réputation d’écrivain maritime, il nous donne un récit saisissant, vivant, parfois pathétique, de ces événements qui, au long de six années de guerre navale, tinrent le monde en haleine en une succession de coups de théâtre aux changeantes fortunes. Lire la suite
C’est un très beau livre, magnifiquement illustré en collaboration avec Jean Brunon, que Bernard Druène a consacré à l’action des Français à Berlin à travers huit siècles. Le général Henry Blanc, directeur du Musée de l’Armée, a donné, à cette belle œuvre, due à un collaborateur du général Noiret, une préface où tout l’essentiel est dit. Lire la suite
Après tant d’études remarquables sur les guerres navales contemporaines, le commandant Thomazi présente, dans ce nouvel ouvrage, un tableau très vivant de la marine du Consulat et de l’Empire. Rien de plus attachant que la lecture de ces quelque trois cents pages dont l’objet n’est pas de retracer un chapitre de l’histoire maritime de la France, les faits n’y étant cités que dans la mesure où ils font connaître la Marine de ce temps et l’emprise que Napoléon n’a cessé d’exercer sur elle. Lire la suite
Le nouveau volume que vient de publier, dans une excellente traduction, la librairie Plon, des Mémoires sur la deuxième guerre mondiale de Winston Churchill, constitue la première partie du tome III. Il est conçu selon les mêmes principes que les précédents et a trait aux six premiers mois de l’année 1941. Il se termine au moment où la Russie est envahie, le 22 juin de cette même année. Lire la suite
Pierre Billotte, fils du général d’armée tué en Belgique en 1940, a lui-même joué un rôle important, tout d’abord à l’État-major du général de Gaulle, puis, notamment, au Comité d’État-major des Nations unies. En désaccord avec la politique militaire suivie par ces dernières, il a donné sa démission de l’armée pour se vouer, à titre civil, à son apostolat en faveur de la défense de l’Occident. Lire la suite
Les éditions Berger-Levrault viennent de publier, dans leur collection « L’Union française », un remarquable ouvrage dû à un des meilleurs spécialistes en la matière, Marcel Larnaude, qui fut, pendant de longues années, maître de conférences aux Facultés des lettres d’Alger et de Paris et spécialement chargé des cours de géographie et colonisation de l’Afrique du Nord. Lire la suite
Le colonel Miksche, ancien attaché militaire de Tchécoslovaquie à Paris, est connu en France par d’excellentes études stratégiques, notamment sur Les Paratroupes et sur Les erreurs stratégiques de Hitler, a fait porter, cette fois, sa pénétrante analyse sur ce qu’il appelle les « forces secrètes ». Il s’agit, en réalité, de tous les aspects que pourrait prendre, dans un conflit à venir, la guerre interne sous une poussée révolutionnaire. Lire la suite
Après avoir consacré deux beaux ouvrages à l’étude des guerres aéronavales du Pacifique puis de la Méditerranée, l’amiral de Belot a entrepris d’exposer, dans ce troisième volume, l’ensemble des opérations aéronavales qui se sont déroulées, de 1939 à 1945, dans l’Atlantique. La première difficulté à surmonter, lorsqu’on se propose de traiter un sujet aussi vaste et complexe, est le choix d’une méthode d’exposition. Dans un bref avertissement, l’auteur indique qu’il n’a pas voulu étudier l’action des sous-marins allemands – encore que ce fût l’opération principale – indépendamment de celle des autres forces. « Cette méthode, écrit-il, est commode pour l’exposé mais elle ne permet pas au lecteur de se rendre bien compte de l’interdépendance des événements. » Lire la suite
Ce petit livre constitue une excellente synthèse de ce qu’un homme cultivé doit savoir sur l’évolution des colonisations et des impérialismes. Il embrasse, en effet, toute leur histoire depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours et, dans sa concision, contient une quantité impressionnante de faits soigneusement contrôlés et dosés et ouvre à l’esprit de vastes perspectives sur l’évolution probable des empires créée par la civilisation européenne et, semble-t-il, destinée à évoluer dans une plus grande liberté des empires et des établissements.
Ce volume de près de 500 pages n’a pas la prétention de constituer un historique politique et économique de la France pour l’année 1949. Comme les précédents, il n’a d’autre objectif que de présenter au lecteur une chronologie raisonnée. Les événements y sont classés par mois, suivant un plan d’ensemble identique comportant trois rubriques – politique intérieure, politique extérieure, politique économique et sociale – dues chacune à des auteurs différents. Lire la suite
La collection Terres lointaines vient de s’enrichir de la seconde édition d’un livre qui eut un très vif succès sur la France équatoriale. Il a trait à l’Afrique équatoriale française (AEF) et au Cameroun. Il est conçu sur le même type que les volumes qui ont précédé, c’est-à-dire qu’il contient tout ce qu’un homme cultivé et réaliste peut souhaiter savoir sur ces régions, sur leur histoire, leur administration, leur situation économique et sociale, à la lumière des derniers travaux et des statistiques les plus récentes. Nous assisterons, sans doute, bientôt à un essor rapide de notre domaine africain. Il est, dès à présent, intéressant à suivre en ce livre l’effort déjà déployé dans le domaine public et privé qui se traduit par la construction de barrages, de cités, d’hôpitaux, d’écoles, par l’augmentation des productions comme celles du cacao ou du coton ou par les exportations de bois. Le problème essentiel de l’évacuation, jusqu’au magnifique port de Pointe-Noire et jusqu’à Douala, reste encore un problème urgent : il ne tardera pas, souhaitons-le, à être heureusement résolu.
Journal de Chine, traduit de l’anglais, est un document passionnant dû à l’un des connaisseurs les plus sympathiques à la Chine, le professeur américain Robert Payne. Écrit sous une forme de journal, il évoque, sous tous ses aspects, la vie chinoise contemporaine. Il ne néglige aucun côté de la question politique et on y voit apparaître, dans toute leur crudité, les figures qui sont au premier plan de l’activité internationale, telles que celles de Tchang Kaï Chek et Mao Tsé Toung. Lire la suite
Les auteurs de cet ouvrage ont entrepris de retracer l’histoire de la monnaie française depuis la veille du second conflit mondial. La première partie, étude fonctionnelle, démonte le mécanisme de l’inflation, qui s’est traduit par la dépréciation du franc. Le dernier titre de cette partie, consacré à l’année 1949, s’intitule : « Le franc et l’inflation ralentie » : les auteurs n’ont pas voulu, et on comprend leur réserve, prendre part sur le point de savoir si 1949 marquait un renversement à la tendance inflationniste, ou un simple palier. Lire la suite
L’année ferroviaire 1950 est le quatrième volume de cette intéressante collection. Il est conçu sur le même plan que les précédents. Dans une première partie, il contient un certain nombre d’articles de portée générale ou plus particulièrement technique ; la seconde partie est consacrée aux données statistiques les plus récentes sur les chemins de fer dans le monde, sur le personnel de la SNCF, sur son activité financière, son trafic, son matériel moteur et remorqué, sur les installations fixes et sur sa flotte. Lire la suite
Ce témoignage est consacré aux opérations du CSIR (Corpo di Spedizione italiano ine Russia) que le maréchal Messe commande de juillet 1941 à l’automne 1942, époque à laquelle il fut mis à la tête de la Ire Armée en Afrique du Nord. À partir de juillet 1942, le CSIR, appelé XXXVe CA, fut intégré dans une formation plus vaste, l’ARMIR (Armata Italiana) ou VIIIe Armée, commandée par le général Garibaldi et dont le Service historique italien a relaté les exploits dans une monographie intitulée : L’8a Armata italiana nella seconda battaglia difensiva del Don. Ces deux ouvrages, qui se complètent, nous permettent d’avoir une vue d’ensemble de ce que fut l’intervention italienne aux côtés des Allemands sur le front russe. Lire la suite
C’est bien « envers et contre tout » que la France combattante parvint à constituer le gouvernement libérateur de la France. Dans un premier volume, M. Soustelle nous a écrit la naissance du Comité de Londres, ses efforts aux heures les plus tragiques pour tenter d’assurer, avec le concours de la flotte et de l’Empire, une contribution française à la guerre. Le deuxième volume nous fait entrer dans la phase victorienne, marquée par le débarquement allié en Afrique du Nord et par l’arrêt des offensives allemandes en Russie. Lire la suite
Parmi les livres consacrés à Roosevelt, il n’en est pas de plus passionnants que celui-ci. Harry Hopkins a été le confident, l’éminence grise du grand Président. Tous les papiers qu’a pu utiliser Robert E. Sherwood pour son livre contenaient l’expression la plus directe de la pensée de celui qui eut la redoutable tâche d’amener les États-Unis à la guerre, de la conduire et de la gagner. La personnalité même de Hopkins apparaît à chaque détour de ce volume. Elle est véritablement hors série. Ce fils de bourrelier imprégné de puritanisme possédait les dons mêmes qu’il fallait pour compléter celle, à certains égards indéfinissable, de l’illustre homme d’État. Roosevelt unissait les dons les plus contraires, depuis l’enjouement jusqu’à l’extrême énergie, mais il avait besoin de quelqu’un pour clarifier et appliquer ses intuitions souvent géniales. Malgré son état de santé plus que précaire, Hopkins fut l’exécutant de ses moindres volontés. Il accomplit, à la place même de son illustre ami, les voyages les plus importants, parfois périlleux, qui l’amenèrent auprès de Churchill et de Staline. Lire la suite
Parmi les livres déjà nombreux consacrés à ce grand homme, celui-ci est sans doute le plus complet et le plus compréhensif. Il nous le décrit sous tous ses aspects : héroïque, sentimental, original jusqu’à l’excentricité, aussi bien dans l’action que dans la méditation : nous sommes ici en présence d’une sorte de génie hors série. Pierre Chevrier lui donne la parole toutes les fois qu’il le peut, s’efface devant son modèle qui apparaît, grâce à lui, en pleine lumière et depuis ses débuts dans l’aviation jusqu’à sa disparition héroïque auréolée de gloire. Lire la suite
Le professeur Hitti, de l’Université de Princeton, donne à l’usage du grand public cultivé, une excellente histoire de l’Islam depuis le Moyen-Âge, de ses conquêtes, de son empire, des temps de sa grandeur et de sa décadence. Nous comprenons mieux, grâce à lui, la part de la civilisation arabe dans le patrimoine commun de l’humanité occidentale et ce n’est pas un pays comme la France, où tant de problèmes musulmans se posent dans son Union qui pourrait négliger impunément l’étude de cette civilisation, si riche et variée. Les chapitres consacrés à la vie quotidienne, à la science, à la littérature, aux beaux-arts, pendant la période la plus brillante de la civilisation islamique, notamment à Cordoue, comptent parmi les meilleurs.
Personne n’était mieux désigné que M. Paul Bastid pour étudier l’œuvre de Cornemin qui a été, avec Armand Marrast, le principal inspirateur de la Constitution de 1848. On sait la valeur des deux volumes publiés par M. Bastid en 1945 sur Les Doctrines et Institutions de la Seconde République. La biographie qu’il nous donne aujourd’hui est le complément de ces importantes études. Cornemin a tenu dans l’histoire idéologique du XIXe siècle, une place éminente, puis il est entré dans l’oubli. Son rôle comme écrivain, juriste, polémiste, conseiller d’État, constituant mérite d’être connu ; il est bien fait pour nous instruire, car plus d’une question qu’il a soulevée et traitée reste encore à résoudre aujourd’hui. Lire la suite
L’œuvre du lieutenant-colonel Carré, déjà considérable, vient de s’enrichir de la biographie du grand Carnot. C’est un très beau sujet qui n’avait pas été, jusqu’ici, traité dans son ensemble. On ne possédait guère, sur l’illustre conventionnel, que les précieux mémoires sur Carnot écrits par son fils Hippolyte, véritable chef-d’œuvre d’érudition. Les auteurs qui avaient abordé ce grand thème n’avaient surtout étudié que les périodes les plus glorieuses de sa carrière, retraçant l’œuvre du créateur des armées républicaines et celle de l’organisateur de la victoire. Lire la suite
Peu d’ouvrages contiennent, sous un format aussi réduit et d’ailleurs fort commode, une substance aussi riche. L’aperçu de géographie lui-même, tel qu’il est qualifié modestement par son auteur, professeur à la Faculté des lettres de l’Université de Paris, nous donne la moelle d’un grand nombre de livres fondamentaux et de monographies particulières provoqués depuis de longues années par ce vaste sujet. Lire la suite
Le Béret vert était l’insigne des commandos britanniques et sous ce titre, le commandant Philippe Kieffer présente l’historique du 4e commando franco-britannique composé en partie de marins français, en partie de marins anglais. Lire la suite
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