Située sur le chemin de la Russie, la Tchétchénie est déstabilisée par les attaques militaires russes, les attentats des groupes dits wahhabites et salafistes d’Al-Qaïda, et par les problèmes politiques et séparatistes tchétchènes. Les enjeux géopolitiques du conflit tchétchène montrent les vrais causes de cette crise : le pétrole qui attire les intérêts des États dans cette région riche en matières premières. Or, des négociations européennes et russes pourront aboutir à un règlement pacifique de ce problème, à une stabilisation économique et politique du Caucase, et à une large coopération dans cette région stratégique du monde.
Enjeux géopolitiques du conflit tchétchène
The political stakes of the Chechen conflict
Chechnya, situated geopolitically and strategically in Russia’s way, is destabilised by Russian military intervention, terrorism by so-called ‘Salafist’ and Wahhabi militants, and internally by political problems, including separatism. The geopolitical stakes in the Chechen conflict reveal the true cause of this crisis: rich in raw materials, especially oil, the region is one of interstate rivalry. European and Russian negotiations should be able to reach a peaceful settlement of the problem, the economic and political stabilisation of the Caucasus and wider cooperation in this strategically important region.
Le conflit tchétchène (1), entre la Russie et les séparatistes, n’est toujours pas résolu. Ayant connu des statuts divers pendant la période soviétique, la république de Tchétchénie proclame son indépendance en novembre 1991, que seule l’Afghanistan reconnaît. Deux conflits armés ont eu lieu en 1994-1995 et 1999-2000.
Aujourd’hui, les rafles massives ont cédé la place aux arrestations plus discrètes, et les attaques des Tchétchènes, tout comme les opérations militaires fédérales, sont restées quotidiennes.
Les origines du conflit remontent au XVIIe siècle, quand l’Empire tsariste a colonisé le Caucase, les Tchétchènes, refusant cette domination. Cette colonisation progressive s’accompagna de l’islamisation des populations locales, principalement vers les mouvements soufis, et les communautés furent souvent sous la responsabilité de chefs spirituels. Cette situation demeura jusqu’à l’époque soviétique (2). Le régime soviétique rencontra une vive opposition en lançant le programme de collectivisation des terres et en essayant d’appliquer sa doctrine antireligieuse. Le 12 mai 1997, le président russe Boris Eltsine, et le président tchétchène, Aslan Maskhadov, signèrent un « accord pour la paix et les principes des relations entre la Fédération de Russie et la république de Tchétchénie », et d’un accord-cadre de coopération économique. Le 3 février 1999, le président tchétchène, Aslan Maskhadov, proclame la Charia dans l’ensemble de la République ; mais le conflit n’est pas résolu diplomatiquement.
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