La relation Europe/États-Unis au regard de la lutte contre le terrorisme
Ce colloque sur « L’UE face au terrorisme » encourage ses participants à s’engager dans une « réflexion » au sens le plus global du terme : non seulement pour ce qui est de la nature des risques, de la forme des menaces et des disponibilités de moyens d’action, mais aussi pour ce qui est de leur échelle : niveaux étatiques et institutionnels en Europe, mais aussi aux États-Unis et ailleurs dans le monde. L’approche mérite d’être soulignée comme un premier élément innovant de cette réflexion. Car elle suggère que, sans minimiser la réalité ancienne du terrorisme, celui-ci présente des dimensions nouvelles qui en font — « de portée globale » — un phénomène d’autant plus nouveau qu’il reste encore mouvant, distinct, spécifique, mal défini et donc, dangereusement imprévisible dans ses manifestations les plus extrêmes et les plus soudaines.
Ce phénomène s’est exprimé avec un éclat particulier le 11 septembre 2001 dans un changement d’échelle qui a semblé en modifier le contenu pratique et son potentiel. Cette modification est due à la violence et à la rage qui ont inspiré ses instigateurs et qui définissent les moyens que ceux-ci choisissent, parfois dans une spontanéité presque nihiliste pour affirmer leur pouvoir destructif.
Pour ce qui est de ma contribution à cette réflexion, j’aimerais focaliser mes brèves remarques sur le rôle et les perceptions des États-Unis. Ces perceptions ont besoin d’être mieux comprises en Europe afin que le rôle des États-Unis puisse être assumé dans une coordination plus étroite avec leurs 27 alliés européens, y compris les 21 membres de l’Otan, réunis autour d’une Union dont le rôle, de plus en plus prenant et preneur, reste néanmoins principalement judiciaire et policier. À cette fin, je propose d’élargir cette réflexion dans quatre directions.
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