Marine - La mer au coeur du développement durable
Dans une chronique de mars 2008, nous avions fait remarquer : « Être une puissance maritime est une victoire, celle d’une volonté politique. Celle d’une nation qui, à cette fin, a choisi d’exploiter des atouts géographiques, humains, économiques, scientifiques, industriels… » (1). En approuvant le 8 décembre 2009 le « Livre bleu : stratégie nationale pour la mer et les océans » (2), le gouvernement français opère un vrai choix stratégique, dont la cohérence va bouleverser les fondements de l’identité française : la mer est devenue une priorité nationale.
Le Livre bleu répond à une demande du président de la République dans son discours du Havre en juillet 2009. Sa rédaction a profité des travaux du « Grenelle de la mer » conduit par ailleurs depuis le printemps 2009, à Paris, en province et outre-mer, et dont l’analyse des propositions se poursuit.
Ce document est aussi, plus globalement, l’aboutissement de diverses réflexions engagées depuis plusieurs années en France, comme d’ailleurs parallèlement à l’étranger. Par exemple, dès 2006 le principe d’une politique maritime intégrée s’affirmait en France (3), aux États-Unis, au Canada, en Australie (4)... M. Joe Borg, commissaire européen chargé des questions maritimes, présentait un « Livre vert - Vers une politique maritime de l’Union : une vision européenne des océans et des mers », à la rédaction duquel avait naturellement contribué la France (5). En décembre 2007, à Marseille, la Communauté maritime française, rassemblée pour les Assises de l’économie maritime et du littoral, colloque annuel organisé par Les Échos, Le Marin, l’Institut français de la mer (IFM) et le Cluster maritime français (CMF), avait vivement interpellé le monde politique sur le thème : « Quelle vision maritime pour la France ? » (6). En 2008, le processus « Grenelle de l’environnement » se focalisait essentiellement sur les problématiques terrestres. Repris au printemps 2009 ce mode de consultation à cinq (État, collectivités territoriales, experts, acteurs économiques et associations) élargissait, à l’instigation vigoureuse de l’IFM et du CMF, le champ de la réflexion d’un Grenelle de l’environnement maritime à un « Grenelle de la mer ».
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