Le communisme asiatique contre la civilisation occidentale
Il y a trois ans, nous soutenions que fatalement l’Europe serait dans peu d’années en présence de deux groupes : l’un résolu à la défense de la civilisation occidentale, l’autre dirigé par l’instinct révolutionnaire qui dominait les Maîtres de la Russie et s’emparait de plus en plus de l’esprit des nazis allemands. Cette thèse fut critiquée avec vigueur. Elle paraissait contraire à l’observation, même superficielle, des faits qui intéressaient la vie internationale. Hitler n’excitait-il pas les passions allemandes contre Staline. Le Néo-Socialisme serait l’ennemi mortel du Communisme. Notre imagination paraissait enfanter des périls qui ne verraient jamais le jour.
Des observateurs mieux informés auraient pu accepter avec nous que l’attitude anti-marxiste d’Hitler était feinte. Elle lui était nécessaire pour obtenir l’appui des magnats de l’industrie et de la Reichswehr. Devenu puissant, fort de la volonté des masses déclarée en sa faveur, il laisserait paraître des tendances révolutionnaires, destructives des anciennes armatures sociales et identiques à celles de Staline ; une haine commune contre les principes fondamentaux de la civilisation latine ; une identité de méthodes sanguinaires, Hitler et Staline ayant l’un et l’autre le plus profond mépris pour la vie de leurs semblables.
Jusqu’à ces derniers mois, l’aspect des difficultés immédiates que nous rencontrions dans les relations internationales, nous cachait le véritable caractère du conflit de deux conceptions antagonistes que nous voudrions mettre en relief et qui donne la cause de la présente guerre. En apparence, la guerre actuelle nous a été imposée par la politique de conquête de l’Allemagne et les atteintes continues d’Hitler au principe du libre droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La violation des engagements pris solennellement à la face du monde par le Führer, et qui garantissaient successivement l’indépendance de l’Autriche, de la Tchécoslovaquie, de la Pologne, ont obligé les nations attachées au respect de la parole donnée à ne plus croire aux affirmations du Chancelier du Reich, à ce qu’il appelait sa parole d’honneur.
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