Correspondance - La défense aérienne aux armées
Nous extrayons d’une lettre portant ce titre les intéressants passages qui suivent :
La série d’articles, parus récemment dans la Revue de Défense Nationale sous le titre : « L’action aérienne et les opérations terrestres » (octobre et novembre 1950) semble viser à examiner sous tous ses aspects la coopération air-terre. Or l’auteur passe rapidement sur la défense aérienne, à propos de laquelle il ne fait nulle allusion aux troupes terrestres chargées de participer à la même mission : à savoir les FTA (forces terrestres antiaériennes). Il aborde ensuite « l’Appui aérien. » Et pourtant, si la liaison entre l’action aérienne et les forces terrestres n’est pas aisée pour réaliser l’« Appui aérien » elle l’est certes encore beaucoup moins au point de vue « Défense aérienne » où les secondes sont comptées. À peine est-il énoncé que l’aviation prolonge l’action de la DCA : dans quel sens, est-ce en hauteur, en profondeur ? On ne sait. Cette lacune est très grave. En premier lieu, en effet, l’aviation de chasse, dans l’état actuel de la technique, ne peut qu’exécuter des interceptions qui rendent ainsi son action extrêmement fugitive.
Par surcroît, dans la zone de contact, elle ne peut exécuter ces interceptions aux basses altitudes où la détection électro-magnétique ne saisit l’assaillant que dans des conditions tout à fait exceptionnelles. Aux altitudes moyennes, la limite avancée des interceptions atteint malaisément la ligne de contact. Dans toute cette zone de contact, la sécurité antiaérienne des troupes au sol repose donc pour la plus grande part sur l’action de l’AAA (Artillerie antiaérienne).
Enfin, il n’existe aucune réglementation, même provisoire, sur la Défense Aérienne aux Armées. Qu’on ne se figure pas pour autant qu’elle ne pose pas de questions. Il serait plus juste de dire qu’elle en pose trop. Il s’agit de résoudre d’une façon simple et quasi-automatique les délicats problèmes qu’exige la liaison Air-FTA ; réglementation de l’ouverture du feu, règles de survol, liaisons aux divers échelons du commandement.
On a mis 50 ans à donner des règles à peu près satisfaisantes à la liaison infanterie-artillerie. Nous n’avons sûrement pas autant de temps pour combler la lacune que constitue l’absence de règlements de DA aux Armées.