À l'occasion du 40e anniversaire de la libération de Paris, nous avons demandé à celui qui était alors le capitaine Callet, commandant l'escadrille d'observation de la 2e DB – à qui fut confiée la difficile mission de lancer sur la préfecture de police le message du général Leclerc : « Tenez bon, nous arrivons » – de nous faire part des impressions recueillies par un « exécutant » dans les contacts qu'il a eus, à l'époque, avec le commandant de la division et son état-major.
Leclerc et le renseignement tactique
À l’occasion du quarantième anniversaire de la libération de Paris, nous avons demandé à celui qui était alors le capitaine Callet, commandant l’escadrille d’observation de la 2e DB — à qui fut confiée la difficile mission de lancer sur la préfecture de police le message du général Leclerc : « Tenez bon, nous arrivons » — de nous faire part des impressions recueillies par un « exécutant » dans les contacts qu’il a eus, à l’époque, avec le commandant de la division et son état-major.
Q : Quelle importance le général Leclerc accordait-il à l’action « Renseignement » ? Était-il, ou se sentait-il, tributaire dans cette action, des moyens de l’échelon supérieur ou de ses propres moyens ? Quels étaient ses moyens ?
R : Tout chef militaire, vous le savez, pour prendre ses décisions tient compte de différents facteurs : ambiance générale, mission terrain, moyens dont il dispose, mais plus encore de l’ennemi, de ses forces et de ses modalités d’emploi. Je pense que le général Leclerc, mieux que quiconque, donnait à ce facteur une importance essentielle. Il savait — par intuition et par expérience — que l’adversaire se manifeste toujours par une volonté et par une action, une volonté qu’il fallait dominer, une action qu’il fallait prévenir. Et voilà pourquoi, il donnait et il a toujours donné, que ce soit à Koufra, que ce soit en Normandie, à Paris, à Strasbourg ou en Extrême-Orient, une importance capitale au renseignement.
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