L'auteur a pensé que les rencontres, discussions, accords et désaccords passés et récents entre dirigeants des États du Grand Maghreb devaient faire l'objet d'un article de synthèse dans notre revue. Éternel sujet, pourrait-on dire, car on ne peut guère espérer la réalisation du Grand Maghreb arabe dans un proche avenir ; raison donc pour que le point en soit fait.
Le Grand Maghreb arabe : espoirs et contradictions
Le « Grand Maghreb arabe » est parfois « dans les nouvelles » ; mais c’est seulement de manière épisodique. Et, jusqu’à présent, cette notion géopolitique n’est pas devenue très familière aux lecteurs et auditeurs des organes occidentaux d’information.
Le Maghreb, pour les Arabes et selon leur langue, c’est « l’Ouest ». Pour qui envisage le monde arabe à partir de l’Égypte, laquelle est son centre géographique, les pays qui s’étendent vers le couchant constituent, globalement, « le Maghreb ». Mais aux yeux des Européens qui regardent vers le midi, la contrée qui se trouve au-delà des étroits bras de mer que sont le détroit de Gibraltar et le canal de Sicile, c’est bien plutôt « l’Afrique du Nord » ; et si Maroc, Algérie et Tunisie se trouvent ainsi tout naturellement groupés, ni la Libye, ni le Sahara ex-espagnol et la Mauritanie, ne paraissent réellement appartenir à ce même ensemble.
De l’actualité quotidienne concernant cette partie de l’Afrique, ce qui retentit quelque peu en Europe, ce n’est pas tel ou tel traité de Tunis ou d’Oujda, dont les conséquences concrètes n’apparaissent guère. On enregistre plutôt un affrontement prolongé tel que le conflit sahraoui, ou les initiatives brusquées portant la marque libyenne. À tort ou à raison, différends et divergences semblent, plutôt qu’aspirations et réalisations unitaires, caractériser cette région.
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